NINE INCH NAILS: Tron: Ares (METAL INDUSTRIEL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

L'histoire d'amour entre Trent Reznor est le cinéma n'est plus à prouver. Lorsque Disney l'a contacté lui et son complice Atticus Ross pour composer la bande originale du troisième volet de "Tron", c'était le genre de proposition qu'on ne pouvait refuser. Et un défi de taille, car il fallait succéder ainsi à Daft Punk et Wendy Carlos...

Une grande première, la BO de "Tron" est publiée sous le nom de Nine Inch Nails alors que les précédentes collaborations cinématographiques avaient été signées des noms des deux musiciens, ce qui signifie que cet album s'inscrit dans la discographie officielle du groupe, succédant ainsi aux deux albums jumeaux instrumentaux "Ghosts". Une première écoute prouve que non seulement cet album peut s'extraire de son cadre cinématographique pour être pleinement écouté en tant que tel et qu'en outre il se situe dans la continuité directe de ses prédécesseurs. L'album est traversé par des atmosphères instrumentales qui permettent à l'imagination de partir en quatrième vitesse. Depuis plusieurs albums déjà, Trent Reznor avait renoué avec l'esprit électronique de "Pretty Hate Machine", et c'est également le cas sur ce feuilleton de science-fiction assez sombre. 'Init' déboule en cinquième vitesse avec son thème haletant, bien qu'un poil trop court, 'Infiltrator' cumule un aspect dansant et anxiogène tandis que la peur se fait séduisante sur 'Target Identified'. Ce jeu angoissant trouve son sommet sur 'Daemonize' qui suit une ligne progressive assez sinueuse évoquant Tangerine Dream. A contrario, le piano lumineux qui traverse un paysage glacial sur 'Echoes', '100% Expendable" ou 'Still Remains' suscite un nécessaire apaisement. Certains thèmes ont des atomes crochus avec ceux des films de John Carpenter ('Forked Reality', 'In The Image Of', 'Ghost In The Machine'), et il serait alléchant de voir le trio collaborer sur la musique d'un film.

Mais contre toute attente, les deux compères ont composé de véritables chansons. 'As Alive As You Need Me To Be' s'appuie sur un son électro nerveusement dansant, une réussite sur laquelle Trent s’époumone pour le plus grand bonheur des fans. 'I Know You Can Feel It' est carpenterien dans l’âme tout en évoquant Massive Attack, et 'Shadow Over Me' clôt l'album sur une bonne note. Petite déception avec la surprise 'Who Wants To Live Forever?', interprété en duo avec la chanteuse espagnole Judeline. Avec son gimmick de synthé insistant, le résultat de ce morceau pop-rock est mitigé, manquant cruellement d'originalité et de corps.

Double réussite pour Trent Reznor et son acolyte : réaliser une bande-originale solide en même temps qu'un captivant album de Nine Inch Nails, notamment grâce à son hit 'As Alive As You Need To Be'. Si l'on peut noter quelques longueurs, en particulier en fin d'album, "Tron : Ares" vous fera pénétrer dans un nouveau monde virtuel : celui crée par votre imagination stimulée par ces 1h07 de musique en 24 pistes !

NINE INCH NAILS

TRON: ARES

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