PAUL IRON: Everybody Tries (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Derrière le nom à la consonance anglo-saxonne de Paul Iron se cache un multi-instrumentiste francilien qui a déjà un certain vécu malgré son jeune âge au sein de plusieurs groupes confidentiels de rock de la seine parisienne comme Julien Bitoun & The Angels. Via un financement participatif, il nous présente son premier EP sous son nom propre. Cinq titres pour 16 minutes de musique. Pour ce qui est de la quantité il n’y a guère d’équivoque c’est un peu chiche. Quid de la qualité de cet “Everybody Tries” ?

Si tout le monde essaie, Paul Iron, lui, réussit remarquablement. Ces cinq titres percutants respirent la sincérité et l’envie avec des compositions qui renvoient aux plus belles signatures des meilleurs souvenirs rock des années 1970/80.

Dès les premières notes du titre éponyme dans le plus pur style efficace et catchy qu’aurait pu offrir Journey, Paul Iron entraîne l'auditeur dans un titre qui semblait avoir tout de l’hommage pour prendre à contre-pied avec son refrain à la Yes période “The Yes Album”. S'il n’a pas l’alto ténor de Jon Anderson, Paul Iron possède un bon falsetto qui lui permet cet exploit sur le refrain qui laisse traîner son chant dans les aiguës.

Tous les titres sont de la même veine, variés, entraînants, inspirés, où se distillent un peu de psychédélisme avec une parcimonie savante exhalant les délicieuses saveurs d’une madeleine de Proust musicale. Que ce soit le riff d’un Kiss sur ‘Special Attention’, le beatlesque ‘Starry Night’ à tiroir, les références affluent et se fondent dans chaque composition sans les plagier : Paul Iron phagocyte ses influences et se les approprie comme naturellement. Seule la production est un petit peu en reste, mais finalement ne fait que rehausser encore l’atmosphère vintage de l’ensemble.

Cependant ce qui interpelle le plus reste ce songwriting éblouissant. Outre les constructions remarquablement ciselées et riches dans des formats extrêmement courts (moins de 3 minutes parfois), nombre de grands artistes n’ont pas sur leur album un refrain de la trempe de ‘I Want To Make It Out Alive’.

Un coup d’essai qui est un coup de maître pour ce trip revival jouissif et maitrisé. Finalement son seul défaut, c’est d’être trop court.

PAUL IRON

EVERYBODY TRIES

AUTOPRODUCTION

ROCK