"Mastercutor" est le nouvel album de UDO, formation qui tire son appellation du prénom de son créateur, le vétéran Udo Dirkschneider. L’homme s’est fait connaître avec Accept, un des grands noms de la scène métal allemande. Après son départ en 1988, il a donc formé son propre groupe qui en est déjà à son 11ème album. UDO enchaîne ainsi les disques sans faiblir malgré le poids des années et sans aucune intention de se retirer comme l’ont fait la plupart de ses anciens compagnons...
Musicalement, le groupe n’a jusqu’à présent jamais dévié de sa ligne directrice et a toujours pratiqué un heavy métal purement teuton dans la grande tradition d’Accept. "Mastercutor" ne déroge pas à la règle et la formation propose comme à son habitude une sorte de voyage dans le temps à l’époque ou le heavy-métal était à la mode. On retrouve ainsi la voix hors normes de Udo, toujours aussi portée dans les aigus, ce qui a pu rebuter quelques fans potentiels tant elle semble criarde au premier abord, et des titres naviguant entre heavy pur et dur, et heavy légèrement édulcoré ponctuellement entrecoupés de ballades.
Après une introduction dans un style spectacle de variétés, déboule le morceau titre, "Mastercutor", dans un style heavy mélodique et des chœurs complètement ancrés dans la tradition du genre. S’en suit le single "The wrong Side Of Midnight", le tube de l’album avec un refrain immédiatement mémorisable. La puissance dégagée sur ces deux compositions ne fera que se confirmer par la suite avec "The Instigator" ou "We Do – For You", deux morceaux parmi les plus heavy de la carrière du groupe. On notera aussi un "Walker Of The Dark" qui mêle un aspect presque martial et des phases de chant plus posées dans les couplets, ou encore "Master Of Disaster" qui voit apparaître des samples pour un résultat à la limite de la musique indus chose très inhabituelle chez UDO mais au final très convaincante.
Des titres plus lents ponctuent heureusement ce déferlement d’agressivité à commencer par le superbe "One Lone Voice" sur lequel Udo montre encore une fois qu’il peut moduler son chant malgré les années qui passent, et le plus classique "Tears Of A Clown" qui, s'il est dans la norme, ne restera pas comme le meilleur que le groupe ait proposé. Le reste de l’album navigue entre titres moins essentiels et plus classiques, l’album se terminant avec un très rock’n’roll "Crash Bang Crash", seul titre bien dans l’esprit du Accept des débuts.
Si "Mastercutor" n’est pas l’album du renouveau, il correspond à ce que peuvent attendre les amateurs de gros riffs et de bons refrains. UDO signe ici un bon album de pur heavy metal comme on en trouve de moins en moins et s’impose de nouveau comme une valeur refuge dans une époque ou le genre peine parfois à trouver des nouveaux repères.