Amis de la finesse, du raffinement, de l’élégance et de la délicatesse, vous êtes vivement convié à passer votre chemin. Warmachine fait effectivement dans le metal graisseux des familles qui rentre dans le lard, mais faut-il s’en étonner avec pareil nom.
Amis de l’originalité, de groupes à caractère, il faudra aussi repasser. Et là, c’est tout de suite moins réjouissant.
Warmachine nous vient de Toronto et existe depuis 1994. Ces vieux briscards du heavy nous livrent aujourd’hui leur… premier album…
Enchaînant démos et concerts à droite, à gauche, le groupe n’a en effet pu enregistrer son premier album qu’avec ce Beginning of the End. On ne peut que saluer la pugnacité des membres pour avoir tenu bon dans leur démarche. Treize années à rouler sa bosse dans le milieu a toutefois permis à Warmachine de se faire une myriade de connaissances venu aider à l’accouchement de leur premier effort studio. A commencer par l’ancien bassiste de Megadeth, Dave Ellefson, qui s’est tant entiché de nos amis Canadiens qu’il coproduit et joue sur trois morceaux de l’album. On croise aussi en qualité de guests Ralph Santolla d’Iced Earth et le six cordiste d’Emerald Rain Mike Dimitrovic qui nous gratifient chacun d’un solo tandis que Darren Smith (ex Harem Sacrem) pose ses lignes de chant sur le titre Eye for an Eye. Comme souvent néanmoins, ces interventions s’avèrent on ne peut plus anecdotiques.
Warmachine évolue donc dans un heavy metal mélodique limite trash aussi bien interprété qu’il est classique. Les compo’, aux rythmiques en béton armé pour la plupart, sont secondées par des refrains guerriers éminemment sympathiques, en atteste des titres comme Safe Haven ou Forgotten Demise. Le batteur cogne dur, les soli véloces sont de la partie et la production modernise l’ensemble agréablement. Le chanteur ne défailli pas dans un registre aigu/agressif, même si certaines de ses interventions sont parfois limites (titre éponyme).
L’ensemble apparaît cependant bien trop passe-partout. L’album manque clairement de tubes qui auraient pu faire la différence, les mélodies se cantonnant à être appréciables mais jamais inoubliables. Enfin, le manque de prise de risque étonne pour un groupe sur le circuit depuis tant d’années.
Beginnig of the End apparaît donc comme un bon défouloir à défaut d’être un album bourré d'audace. Gageons que leur prochain album sera plus aventureux, si toutefois nous écoutons encore de la musique à sa sortie en 2020.