“The Music That Will Heal The World”. Un peu présomptueux, vous ne trouvez pas ? Twinspirits prétend ainsi nous avoir concocté la musique qui va « guérir le monde » ! Et bien, autant dire qu’avec un titre d’album comme celui-ci, on s’attend à du gros, du très gros ! Mais ce n’est malheureusement pas le cas…
Twinspirits est un groupe de Métal progressif italien fondé par le claviériste Daniele Liverani qui a composé toutes les musiques de bout en bout. “The Music That Will Heal The World” est le premier album du combo italien sorti en juin 2007 et est définit sur le site officiel du groupe comme “la nouvelle expérience progressive”. Lorsque l’on avance de telles choses, il vaut mieux avoir de bons arguments qui aillent avec…
Alors, que nous propose ce Twinspirits ? Dans un premier temps, il faut mettre l’accent sur le fait que “The Music That Will Heal The World” n’est pas un album de Métal progressif, mais plutôt de Heavy Métal ou d’AOR prog. En effet, à l’exception des interludes et de quelques parties instrumentales sur lesquelles la combinaison de tous les instruments arrive à produire des morceaux à la fois techniques et artistiques, la musique n’est pas véritablement progressive. Les duos couplet/refrain sont très classiques, avec peu d’originalité, et les refrains se font extrêmement répétitifs tout comme les rythmiques qui sont matraquées du début à la fin avec quelques rares interruptions. C’est le cas par exemple de l’ennuyeuse « Understand » qui, pendant dix longues minutes, réitère (et je pèse mes mots) le même rythme de guitare !!
Le chant n’arrive malheureusement pas à pallier à ce problème d’inspiration. Malgré quelques belles prouesses vocales dans les aigues, notamment sur les dernières paroles de « Back To Reality » concluant magnifiquement le titre, ou encore une tessiture intéressante rappelant sans équivoque le grand Andy Kuntz de Vanden Plas sur « Take My Hand », Soren Nico Adamsen se contente de poser sa voix sur des lignes de chant imposées et sans âme… Quand le résultat n’est pas tout simplement insupportable comme sur l’affreuse « Power To Kill » sur laquelle Soren martèle le même refrain du début à la fin tout en essayant de nous servir une voix criarde à la Russel Allen complètement hors propos.
Heureusement, trois morceaux permettent à l’album et à son auteur d’éviter la correctionnelle. Il s’agit de « Take My Hand » avec son riff de guitare accrocheur respirant la bonne humeur et son chant très bien senti en adéquation avec une bonne rythmique, de « It’s Just Life », titre laissant rêveur avec un riff de guitare complété par une basse totalement envoutante venant nous caresser les tympan et enfin de “The Music That Will Heal The World”, titre éponyme de l’album et également pièce progressive digne de ce nom qui conclue majestueusement l’album. La musique prend aux tripes avec des parties instrumentales marquées par un feeling impressionnant où les guitares et autres claviers s’en donnent à cœur joie.
Au final, la production impeccable, les solos de guitare parfois renversants, les parties de clavier laissant pantois ou encore quelques rythmes de batterie ‘Portnoyens’ arrivent à faire oublier la platitude du chant et le coté répétitif des compositions. Twinspirits s’en tire ainsi à bon compte mais devra sur sa prochaine œuvre faire mieux pour éviter cette fois une note moins clémente.