A ceux qui pensent que RPWL est le plus « floydien » des groupes de rock progressif, je leur répondrais qu’ils n’ont jamais écouté Solar Project ; eux aussi viennent d’Allemagne et eux-aussi sont tombés dans la marmite à Waters (ou Gilmour c’est selon) quand ils étaient jeunes.
Pour son septième album, Solar Project a décidé… de ne rien révolutionner à sa musique progressive, psychédélique et conceptuelle (chaque album a son propre thème). Cette fois-ci, comme le groupe tient à le souligner « cette oeuvre conceptuelle interprète la puissance psychologique des couleurs, en créant un voyage introspectif à la recherche de la paix intérieure », chaque morceau est donc caractérisé par le nom d’une couleur.
Musicalement, les morceaux les plus réussis sont ceux dans lesquels le chant est le moins présent et qui ont une forte coloration psychédélique, car il faut bien le reconnaître, le chant un peu trop monocorde, qu’il soit masculin ou féminin, n’est pas le point fort du groupe. Par contre, force est de constater que certaines parties instrumentales nous renvoient aux grandes heures de Pink Floyd (l’excellent « Yellow » dans sa partie centrale ou encore « Black »). La présence parcimonieuse d’un saxophone ne fait d’ailleurs que renforcer cette impression. La production est suffisamment moderne pour ne pas confondre l’album avec un autre issu des 70’s et met bien en valeur le jeu « Gilmourien » du guitariste Peter Terhoeven.
« Force majeure », le précédent album du groupe ne m’avait pas fait grande impression, « Chromagnitude » est de la même trempe. Un album carré, bien produit, mais dont le manque de folie et d’audace peut rebuter. Si vous aimez Pink Floyd et les précédents albums de Solar Project, vous risquez fort bien d’apprécier le nouvel opus, les autres passeront leur chemin en recherche d’un peu plus d’originalité.