Ce doux visage ne m’est pas inconnu, c’est celui de Robin Beck. Par contre sa musique, elle, m’est presque totalement étrangère. Petite bio rapide pour situer la carrière de cette belle new-yorkaise. Originaire de Brooklyn, la jeune chanteuse sort son premier album en 1979, « Sweet Talk », et c’est grâce à son deuxième album, « Trouble or nothing », sorti en 1989 que Robin va littéralement décoller. En effet, cet album contient la chanson « First Time », qui sera le thème d’une publicité pour une célèbre boisson caféinée qui pique et sera propulsée en haut de tous les charts anglo-saxons. Dès lors, Robin va s’entourer de ce que le monde de l’AOR et du rock mélodique va faire de mieux, Steve Lukather, Desmond Child ou Tommy Denander pour ne citer que ceux-là.
Pour ce septième album, « Livin’ On A Dream », on retrouve William Zampa à la batterie (House of Lords) et James Christian (l’époux de la belle, veinard !!! et chanteur de House Of Lords) aux claviers et à la basse ainsi qu’à la co-production. Mais un album d’AOR n’en est pas vraiment un sans l’ubiquiste Tommy Denander, qui vient poser quelques riffs de gratte et co-signe une bonne partie des morceaux.
Musicalement, pas de doute, c’est de l’AOR pur jus. Mélodies, concision, solos, production… c’est réglé au millimètre. De l’avis de Robin, cet album contient certains de ses meilleurs titres. La voix de la dame est très puissante et légèrement rauque (« Always »), bien adaptée pour le rock. On passe de titres énergiques (« Livin’ on a dream », « Show me the Way », « Magic »…) à des morceaux plus calmes, voire mielleux. Malheureusement, après les quatre morceaux du début qui sont plutôt bien réussis, hormis le très Céline Dion « Always » (c’est René qui va être content), on arrive dans le ventre mou de l’album avec le tiercé perdant dans l’ordre : « Can’t Get Enough of Your Heart », « Runaway » et « Wrapped Around Your Finger » (pourtant dédié à Denander), et un peu plus tard le duo insipide « Can’t Get Enough of Your Heart » avec James Christian. Dans ce duo, justement, Robin surclasse littéralement son mari au niveau puissance et charisme.
Heureusement, le très enlevé « Magic » (signé Tommy Denander, comme presque toutes les meilleures compos de l’opus), certainement le plus abouti de l’album, avec son riff très inspiré et son solo aérien vient nous rassurer sur cette petite baisse de régime de l’album. La fin du disque n’apporte pas grand chose de plus. En fait, on a un bon demi-album ! C’est maigre ou déjà pas mal, selon si on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide.
« Livin’ On A Dream » est-il un disque AOR de plus ? Oui et non en réalité. Oui, car rien ne ressemble plus à un disque d’AOR qu’un autre disque d’AOR et que dans ce cas précis la qualité n’est pas vraiment au rendez-vous; et non car dans cette pléthore de groupes de rock mélodique masculin, c’est assez rafraîchissant d’entendre une femme avec une voix si unique. Finalement on se demande si Tommy Denander n’aurait pas mieux fait de tout composer dans cet album…