C'est avec un certaine impatience que j'attendais le successeur de "Qui est Amanda ?" car, pour avoir vu ce groupe belge sur scène au Spirit of 66 de Verviers, j'espérais retrouver sur disque la folie contagieuse qu'Amanda fait naître en live !
Il aura fallu attendre 5 ans pour que ce deuxième album se concrétise, mais cela valait la peine. Si le premier effort d'Amanda souffrait de quelques défauts de jeunesse, "La maison de Flore" est parfaitement bien réalisée et architecturée (et c'est ce qu'on attend d'une maison d'artisan !!). Le seul changement de personnel est du au retour du premier guitariste qui est donc venu seconder son remplaçant, formant ainsi un duo de choc qui rehausse la musique d'Amanda pour lui donner parfois des accents métalleux !
Les autres particularités marquantes du groupe sont la voix de Thibaut de Halleux qui monte dans des registres de chanteur lyrique et les plages symphoniques des clavier de Mik3. Les textes en français sont parfois surréalistes, parfois très simple (mais gardez-vous de ne les prendre qu'au premier degré) et même en latin sur une chanson. Il faudra peut-être plusieurs écoutes aux plus sceptiques pour entrer dans ce monde un peu fou, mais, lorsqu'on se laisse piloter par ces six musiciens talentueux, le voyage est palpitant.
Mais cela est-il progressif ? Pour en juger, écoutez un titre comme "Te quitter" où se succède une petite mélodie chantonnée en introduction, un duo de guitares vrombissantes (2'50), des montées de Thibaut vers le soprano (4'20), un retour des guitares sur un mode hard-rock avec wha-wha (5.20), un duel Hammond/guitares (6'10) et enfin un passage de piano style Chopin (8'40) qui nous amène au final reprenant la chansonnette du début.
Je ne vais pas vous détailler chaque composition car ce serait trop long et la lecture en deviendrait fastidieuse. Chaque titre regorge d'invention, de sonorités riches, de complicité et de complémentarité des instruments. Le dénominateur commun de la musique d'Amanda est une base "classique" où l'on se prend à deviner du Bach, du Wagner, du Vivaldi ou du Malher. Je pourrais faire une comparaison audacieuse en rapprochant la musique d'Amanda de celle de Queen époque "A night at the Opera".
Ma conclusion sera donc aussi peu objective que le reste de ma chronique : "La maison de Flore" est un OVNI atypique dans le paysage du rock-progressif et c'est pour moi un gros coup de coeur !!