Aborder un nouvel album de Paradise Lost n’est jamais une chose facile pour qui aime et suit le groupe depuis plusieurs années. Cette formation ne s’est que rarement répété et a atteint un niveau d’excellence à de nombreuses reprises avec des œuvres comme 'Draconian Times', 'One Second' ou le dernier album éponyme. De fait, la crainte d’être déçu ou plus simplement de ne plus être surpris est bien réelle à chaque annonce d’une nouvelle sortie.
Paradise Lost avait annoncé que 'In Requiem' sonnerait comme un retour aux sources dans une veine proche du son des années 90, de 'Icon' à 'Draconian times'. Cela faisait craindre de prime abord que le groupe ne commence à vivre sur ses acquis en cherchant à retrouver la formule qui a fait son succès.
Heureusement, cet nouvel opus rassure assez rapidement et s’avère même être un excellent cru mêlant plusieurs époques du groupe. On pourra séparer le disque en deux parties : une première regroupant à peu près tout ce que le groupe a pu proposer de plus métallique dans sa carrière, de Gothic à Icon voire un peu de Draconian Times avec un Nick Holmes que l’on avait pas entendu chanter aussi agressivement depuis bien longtemps, et une deuxième partie dans la lignée de ce que le groupe propose depuis 2002 et 'Symbol of life'.
'In Requiem' débute sur un titre très efficace, "Never for the damned", très sombre et heavy au refrain imparable le tout soutenu par la batterie de Jeff Singer qui semble avoir trouvé toute sa place dans le groupe. Ces aspects se confirment avec « Ash & Debris », certainement le titre le plus heavy du groupe et ne feront que s’affirmer sur une grande partie de l’album avec en plus un coté glacial omniprésent apporté par des nappes de claviers tout en nuances.
Dans toute cette noirceur, plusieurs morceaux se détachent. Le premier est « The Enemy », single parfait très entraînant, gothique dans l’esprit avec ses chœurs féminins et au refrain irrésistible. « Le second » est Requiem, pièce majeure de l’album, qui est peut être le titre le plus proche de Draconian Times avec une introduction à coller le frisson, un Nick Holmes très rugueux vocalement et une ambiance incomparable.
Paradise Lost ne nous avait pas menti et présente, à l’image du packaging, sa face la plus ténébreuse depuis 'Gothic'. 'In Requiem' demande réel un effort d’écoute tant le mélange des époques peut surprendre et dérouter l’auditeur mais il ne dépareillera pas dans tout bonne discographie métal qui se respecte.