Une basse ronflante, des claviers symphoniques, une batterie technique, une guitare gratouillante de technicité, le tout couronné par une voix aigüe doublée sur les refrains : bienvenue dans l'univers de ?...
Et bien non, vous n'êtes pas à l'écoute du nouvel album de Yes, mais bien du premier CD studio de Starcastle, leur dernier effort du genre datant de l'époque pré-numérique (1978).
Groupe phare des seventies, Starcastle a été englouti comme beaucoup d'autres par la vague "musicale" de la fin de cette décennie dorée. Et pourtant, 30 ans plus tard, nos américains nous reviennent avec un nouvel album, dans lequel on retrouve tous les membres ayant participé à l'aventure du groupe au cours du temps, y-compris le bassiste Gary Strater, décédé pendant la période de conception de l'album.
Musicalement parlant, inutile de tourner plus longtemps autour du pot : nous voilà en présence d'un album honnête de Yes, et tout ce que je pourrai écrire dans la suite de cette chronique ne pourra que se référer au groupe mythique. Et pourtant, l'ouverture en fanfare proposée par "Red Season" laisse augurer une expérience musicale de très haute volée. Voici un titre que l'on croirait tout droit sorti de l'album "Relayer", avec une basse totalement géniale et une rythmique à se taper les fesses par terre.
Malheureusement, la suite de l'album s'oriente vers le Yes des années 90, celui des (néanmoins bons mais moins géniaux) albums comme "Talk" ou "The Ladder". Prédominance des interventions vocales de Al Lewis, clone de qui vous savez, et un accompagnement musical plus convenu composent la majeure partie des titres, avec mêmes quelques références aux travaux en solo de Jon Anderson.
Tout cela reste très bien fait et, malgré quelques temps un peu faibles, s'écoute avec grand plaisir (surtout quand la référence pointe aux abonnés absents depuis de nombreuses années …). Néanmoins, placer en tête de gondole le meilleur titre d'un album expose toujours le reste des compositions à une relative déception, à hauteur des attentes suscitées par la plage introductrice.