Dredg, petit groupe californien formé en 1996, pourrait paraître tout à fait anodin avec ses quelques trois albums à son actif, mais ce serait une terrible erreur que d’ignorer cette formation… Leur musique est une sorte de Rock Atmosphérique planant des plus envoutants, à la rareté exceptionnelle. Jamais l’on n’aurait pu imaginer que seulement une voix, deux guitares, une basse et une batterie pouvaient se faire si poétiques, suaves, et ensorcelants....
Mais rentrons dans le vif du sujet ! « Catch Without Arms », sorti en 2005, est le troisième opus de la formation succédant à « El Cielo », album sorti en 2002 et encensé par la critique à l’époque. Autant dire que la musique de Dredg est saisissante et ce dès les premières notes de l’album.
Ce qui attire tout de suite l’attention est le chant : la voix de Gavin Hayes est à la fois cristalline et émotive, faisant frissonner notre échine de toutes parts… Rarement un chant a été aussi sensuel, empli d’expressions et de pureté. Gavin Hayes a parfaitement sa place à côté des grandes voix du Rock prog tels Marco Glühmann de Sylvan ou Mariusz Duda de Riverside. Cette douceur imposante transporte l’auditeur d’un bout à l’autre de l’album sans jamais le laisser sur la touche…
Les compositions sont impressionnantes de par le contraste existant entre la simplicité des arrangements, et leur immensité artistique… En effet, les musiques se composent de quelques riffs de guitares, des arpèges ou bien une série d’accords saturés traditionnels, soutenus par une batterie au riff souvent classique mais s’accordant tellement bien avec la mélodie, que cela rend le titre passionnant ! Les notes de guitare sont méticuleusement choisies afin de prendre l’auditeur aux tripes et de lui faire ressentir ce qu’il écoute au plus profond de son âme…
Chaque titre arrive à générer une certaine mélancolie ravageuse, soutenue par une ambiance planante à l’atmosphère des plus envoutantes. « Ode To The Sun » est un exemple parfait du style ‘Dredgien’ : une intro composée de quelques notes de guitare clean, mélancoliques et pures sur lesquelles s’enchaine un riff d’accords saturés en allers-retours du plus bel effet. La voix de Gavin Hayes vient se poser sur la mélodie de manière sublime, avec un ton haut et clair, captant l’attention de l’auditeur pour ne plus la relâcher. De même, un refrain puissant à la teneur très grave est totalement défié par un chant à la pureté rare… Envoutant !
Citons également « Jamais Vu », au titre évocateur, véritablement originale et pure merveille transportant l’auditeur vers les contrées les plus inconnues de ses rêves. Les allers-retours soutenus de la guitare saturée sur le refrain créent une ambiance comme seul Dredg sait les faire ; la basse monstrueuse sur le couplet laisse pantois, de même que le chant toujours aussi époustouflant…
L’expérience Dredg est donc extrêmement difficile à décrire tant elle est inédite… Et je recommande donc vivement au lecteur en mal de nouvelles sensations d’aller jeter une oreille sur cet album hors pair, ou du moins d’aller surfer sur le Myspace du groupe afin de se faire une idée sur ce petit bijou…