« Forgotten Prophecies » est déjà le huitième album des allemands de Paragon. Depuis sa création en 1990 et son premier album en 1995, le groupe suit un rythme régulier de sorties. Même s’il reste relativement inconnu dans nos contrés, Paragon rencontre un certain succès outre-rhin et dans les pays ou le Heavy métal traditionnel a encore une base de fan conséquente. Arrivera t-il via ce nouvel opus à percer dans notre beau pays ?
Pour ce nouvel album, le groupe a choisi de ne plus continuer avec son producteur habituel, Piet Sielck (Iron Savior). On retrouve aux manettes Steve Quellmalz et Arne Wachtmann pour un résultat très réussi, le chant de Andreas Babuschkin étant particulièrement bien mis en valeur tout comme la batterie de Christian Gripp, nouveau venu dans le groupe.
Musicalement, Paragon propose toujours un thrash heavy metal typiquement germanique, entre un Grave Digger et un Accept survitaminé proche d’un Hammerfall pour le côté true metal et d’un Destruction ou d’un Sodom pour la face thrash. Et pour peu que l’on soit fan du genre, le résultat est très efficace. Certes Paragon ne révolutionne toujours pas le genre, mais il manie à merveille les recettes du style, proposant des compositions très rentre dedans avec une forte intensité presque guerrière (chœurs) loin de l’aspect happy que le genre peut parfois avoir. On retrouve d’ailleurs une reprise de Overkill en fin d’album qui témoigne d’une certaine volonté de sonner plus thrash qu’auparavant. En tout état de cause, le fait d’avoir durci le ton enlève une certaine personnalité à la formation qui par le passé s’était fait particulièrement apprécier pour un côté épique et le goût du refrain qui se retient très facilement. Le tout est ici malheureusement plus linéaire, plus direct et précis au détriment des qualités précitées.
Il reste donc un album de power thrash classique avec un « Hammer of the gods » d’ouverture efficace avec son refrain porté par des chœurs énormes et un chant très agressif suivi d’un « Arise » très thrash au niveau des guitares et au chant plus dans la tradition heavy metal à la Helloween. La suite de l’album navigue dans cet univers power thrash qui ne laisse guère le temps de souffler à l’auditeur avec notamment un titre éponyme ultra heavy. Le seul moment de répit viendra du titre « Agony », plus en nuance, grâce à son intro acoustique et son chant épique à la UDO. Pouvant être considéré comme un des meilleurs titres de l’album, ce morceau fait un peu regretter le côté mélodico-Heavy que Paragon maîtrisait et qui fait défaut dans ce « Forgotten Prophecies ».
Paragon propose ainsi un album efficace mais très ciblé. Le fait d’avoir durci le ton leur a retiré pas mal d’originalité les éloignant des références du genre. On souhaite à Paragon pour la suite de trouver sa voie pour enfin passer dans le haut du classement.