Le légendaire clavier d’Uriah Heep en est déjà à plus de 10 albums solos et je plaide coupable, car ce n’est qu’avec sa dernière offrande que je découvre son œuvre.
Première point important : que les adeptes de la démesure dont Uriah Heep était capable lorsque Hensley était encore en son sein passent leur chemin car c’est à la limite entre le rock et l’Aor que ce concept-album se situe. L’histoire contée est celle de l'ascension, la gloire, puis la chute d'une star du rock, et s’il est vrai que ce sujet n’a rien d’original dans l’histoire des concept-albums, elle prend ici une dimension particulière quand on sait que Ken Hensley l'a abordé sous un angle autobiographique.
Deuxième point : la liste des invités au poste de chanteur : Rien de moins que Jorn Lande sur 5 titres et Glenn Hugues sur 2 autres, ainsi que John Lawton et Eva Gallagher (au timbre proche de celui de Tina Turner). Et le fait est que la présence de Lande sur les 4 premiers titres permet à l’album de démarrer sur les chapeaux de roues, malgré des cœurs sonnant un peu datés. La performance de Hugues sur le superbe dernier titre ('The Last Dance') donnant quant à elle la sensation de finir sur une note des plus abouties.
Passons maintenant au contenu des 11 titres et trois interludes qui composent cet album. Tout d’abord, bien que composant un concept, les morceaux restent indépendants les uns des autres sans que cela nuise à l’unité de l’ensemble. Ensemble oscillant donc entre l’Aor à la Bon Jovi ('(This Is) Just The Beginning' ou 'We’re On Our Way'), le rock 70’s ('It Won’t Last' ou 'Okay (This House Is Down'), voir la pop ('Think Twice'). Hensley se réserve le chant sur les deux ballades 'There Comes A Time' et 'I Did It All', non sans une certaine dose d’émotion, en particulier sur la première nommée et sa mélodie un peu naïve.
En résumé, une bien belle œuvre de rock mélodique où la musique est au service de performances vocales de premier ordre, et qui, si elle semble sortie des année 70-80, ravira les mélomanes. Par contre, que les amateurs de gros riffs passent leur chemin car il n’y a rien pour eux ici.