Comme son nom ne l'indique pas, ce deuxième opus de La Torre Dell'Alchimista n'a rien de néo, et c'est plutôt vers le prog 70's qu'il faut chercher ses influences. LTDA ne surprendra pas l'auditeur qui aurait apprécié leur premier album qui, notons le au passage, remonte déjà à 6 ans, cinq des sept titres composant ce nouvel album sont des pièces en plusieurs mouvement où alternent les passages 'vivace' et 'lento'.
Nous démarrons sur le swinguant "Dissimnetrie" où dominent les claviers 'Emmersonnien', rappelant s'il en était besoin que les moogs, hammonds et autre mellotrons sont les jouets favoris de cette formation transalpine. Le second titre,"Medusa", commence sur un tempo et un style proches du précédent mais dérive dans sa seconde partie (titrée 'Fuga') vers des lignes classiques, très Bachiennes (et oui, c'est une fugue !!). L'ensemble étant toujours centré sur les claviers, du piano à l'orgue en passant même par le vocoder. Puis vient "Idra", petit intermède de 1'51, tout au piano, mettant en avant la formation classique de Michele Mutti qui semble parfaitement maîtriser son Debussy. On retrouvera un peu plus tard cette même démonstration pianistique sur le cinquième titre "L'Amore Diverso".
Que dire des trois titres restants, "Risveglio, Procreazione E Dubbio Pt. I" et sa "Pt. II" et enfin "Cerbero", sinon qu'il est bien difficile, sans maîtriser l'italien, de bien les différencier. La construction est toujours identique avec une alternance de tempo rapide puis plus tempéré et une prédominance des claviers (beaucoup de Hammond) lorgnant parfois vers le Canterbury. Malgré la présence d'intervenant qui viennent agrémenter la musique de La Torre : guitares (il n'y en pas dans la formation de base !), saxo, violon et flûte, la tonalité moyenne manque de variété, même pour un amateur de claviers analogiques. Les musiciens sont de toutes évidences des virtuoses, mais l'impression d'uniformité lasse un peu l'auditeur sur la durée. Le premier album offrait une palette plus large dans ses compositions et avait pour lui l'attrait de la nouveauté.
Ce "Neo" est loin d'être un mauvais disque tant la maestria des musiciens est évidente, mais, à moins d'être fan ce prog italien mêlant le classique au canterbury, il est difficile d'éprouver plus qu'une admiration distante, sans pouvoir se laisser embarquer. L'alchimie n'a pas vraiment fonctionné avec moi.