En marge de la longue et prolixe discographie en tant que guitariste de Jethro Tull, Martin Barre s’est offert une parenthèse solo depuis 1992. 4 albums ont vu le jour entre 1992 et 2003, « Stage Left » étant le dernier en date.
Le titre peut faire penser à un bon vieux live (On Stage pour ne pas le citer), mais il s’agit ici d’un album studio instrumental dans sa grande majorité, composé de 14 titres dont un seul est chanté.
L’originalité de cet opus vient du fait que chaque titre est joué avec une guitare différente, aussi bien acoustique qu’électrique. Cela va de la Gibson Les Paul à la Fender Stratocaster, en passant par le Bouzouki et la Mandoline. Autant d’instruments que Martin Barre sait faire sonner avec finesse et précision, sans oublier la puissance quand le registre l’impose.
Chaque composition apporte une atmosphère unique (le progressif « Stage Fright », flûte à la Jethro Tull oblige), le floydien « Celestial Servings ». Les titres s’enchaînent au rythme des sons de guitares électriques (« Count The Chicken » et son tempo rock, « Murphy’s Law » et son gros riff entraînant) et acoustiques (« As Told By » avec une superbe mélodie, « Favourite Things » au bouzouki médiéval que ne renierait pas Ritchie Blackmore).
L’ensemble sonne donc très seventies, avec une production de bonne facture. Ce qui est le plus surprenant, c’est que le résultat reste homogène, malgré la diversité résultant de chaque instrument utilisé.
Cet album se révèle très riche par son contenu tout en restant agréable à écouter. Il ravira les amateurs de guitares. Martin Barre prouve encore une fois qu’il est un guitariste accompli, fidèle aux styles qui ont fait sa renommée.