20 ans, que dis-je, plus de 20 longues années d’attente avant d’enfin voir apparaître un successeur au fameux « Endangered Species » paru en 1986. À cette époque, ce groupe canadien avait connu un succès certain avec ses deux premiers albums et trouvé une place dans le coeur des amateurs les plus exigeants du genre "Hard FM". Mais après quelques années, il faut bien dire que plus personne ne croyait encore au retour de la bête. Sous les noms de Project X ou le sien propre, le loup Don Wolf (de son vrai nom "Don Wilk") s’était plutôt fait toutou en proposant une musique FM bien sympathique mais assez éloignée du « White Wolf ». Ce serait son label Escape qui lui suggéra de le sortir de sa tanière. Un coup de fil au guitariste Cam McLeod et c’est reparti. À noter que les deux compères se sont bien entourés avec pas moins de 3 membres des Gypsy Rose, ce qui peut expliquer la belle cohésion de l’ensemble.
Alors ? Difficile sans doute d’être à la hauteur de ce hard rock certes FM mais à la fois pêchu et ciselé qui était proposé dans les deux premiers albums. Et pourtant, dès le premier morceau qui démarre sur un rythme endiablé, la voix bien posée et puissante de Wolf se fait entendre sur les guitares un peu hargneuses de Mac Leod et Kronlund. Cette voix va démontrer tout au long des 12 morceaux de l’album toutes ses qualités. Ce n’est pas pour rien que le gaillard a aussi été pendant ces longues années d'absence « consultant » dans le domaine avec sa boîte « ultimatevocal ».
La seconde pièce « The Wolf » transforme l’essai et nous refait la danse du serpent s’inspirant du «Snake Charmer» de l’album précédent. Les vocaux sont juste écorchés, les guitares virevoltantes et la rythmique martelée... Un must !
La suite s’enchaîne sans faiblir, offrant des tempos suffisamment variés pour ne pas lasser et toujours de belles lignes mélodiques, accrocheuses, bourrées d’énergie positive. Energie apportée aussi par ces deux guitares qui sont, tout autant que les vocaux de Don Wolf, la caractéristique de White Wolf. À noter aussi des claviers bien dosés, jamais envahissants.
Si tous les morceaux valent le coup d’oreille, on retiendra surtout « America » pour son ambiance plus cool et sa mélodie imparable ; le lyrique « Eyes of the World » avec ses claviers aériens qui alternent avec les guitares excitées ; le presque radiophonique « Dreams are forever » ; « Don’t turn away » et ses changements de vocalises ; l’inquiétant et puissant « Nightmares », et enfin le presque speed metal « Out of control ».
Au final, un très bon album, qui gagne à chaque écoute et qui plaira, par exemple, aux amateurs de Praying Mantis ou des 2 premiers Phenomena. Un chouia plus d’originalité et de profondeur dans les paroles et ils accédaient à un neuf sur dix ! Et comme un plaisir ne vient jamais seul, le White Wolf devrait être bientôt visible sur scène et les deux premiers albums réédités en double Digipack… La vie est belle !