Auteur d’un premier album prometteur en 2004 (« Lady of the Light »), Black Bonzo revient en 2007 avec son second opus.
Les influences n’ont pas changé, Black Bonzo continue de perpétuer le hard-progressif popularisé par Deep Purple et Uriah Heep mais avec une production et un savoir-faire modernes qui font que l’on ne peut pas les confondre avec un obscur groupe oublié des 70’s. Il faut tout de même reconnaître que la force de ce groupe est bien celle d’arriver à nous faire voyager dans le temps, quelques décennies en arrière, grâce à l’utilisation d’instruments « vintage » (Hammond C3, Moog et Mellotron pour ne citer que les claviers) et une alternance de chants, grave et aigu, particulièrement mélodique.
« Thorns Upon A Crown » qui ouvre l’album est bien représentative des compétences artistiques de Black Bonzo. On croirait entendre un vieux Uriah Heep (la voix est différente) avec des parties dynamiques enchaînées les unes aux autres rappelant que l’on est bien en présence d’un groupe de rock progressif, le tout condensé en moins de 7 minutes. Les morceaux suivants sont du même acabit jusqu’à la transition de « Revelation Song » dont la flûte nous renvoit aux bons souvenirs de Jethro Tull. Ensuite « Ageless Door » et « Iscariot », et leur rythmique syncopée, invoquent le fantôme de Cressida, groupe peu connu des 60’s mais qui a marqué un certain nombre d’amateurs de sons de claviers.
Quand débute le morceau titre, la pression retombe grâce à une mélodie lente piano/voix, récitée comme une litanie mais qui aurait l’avantage d’être accrocheuse ; la tension remonte avec un break instrumental jazzy digne du meilleur de Soft Machine avant que le chant ne reprenne sa place dans le morceau et finisse sur la mélodie de départ mais d’une manière plus enlevée.
Au final, on peut dire que Black Bonzo a réussi à passer dignement le cap du second album en livrant un successeur digne de son habileté musicale. J’aurais même tendance à préférer « Sound Of The Apocalypse » par rapport à « Lady Of The Light » grâce au morceau titre qui clôture superbement l’album.