J’attendais cet album avec impatience car j’avais adoré les deux précédents qui apportaient une bonne bouffée de métal frais grâce à son métal néo-classique plutôt baroque et osé. Manifestement, la conception de ce troisième opus, sorti un an seulement après le précédent, ne s’est pas faite dans la douceur.
Malgré la qualité de "Theater of Madness" et surtout de "Welcome to the Show", le groupe a quitté le label Frontiers et s’est séparé de son excellent chanteur l’ex-Royal Hunt Hendrik Brockmann. Celui-ci fut rapidement remplacé par le non moins talentueux Apollo Papathanasio que l’on a appris à connaître grâce aux travaux de Richard Anderson (Time Requiem) et surtout par sa présence sur le très bon "Allegiance" de Firewind sorti en 2006. Exit aussi le bassiste Kasper Gram parti en bons termes, reprendre sa place dans le groupe Manticora, et remplacé par Thor Jeppesen en provenance du peu connu Sinphonia. J’étais donc curieux de savoir si le groupe allait encore évoluer et surtout, s’il allait pouvoir garder ce côté un peu théâtral qui lui allait si bien. Le titre de l’album "Third Act" étant plutôt rassurant, c’est confiant que je débutai l’écoute de cet album.
Une belle intro qui se termine sur des battements de cœur inquiétants, une porte qui s’ouvre, et la plage titulaire déboule sur une cadence de guitare très influencée par Helloween. Rapidement un changement de rythme se produit, et la voix d’Apollo apparaît, puissante enchaînant les différentes lignes mélodiques, bien soutenues par un jeu de guitare varié. Il faut quelques écoutes pour que le tout s’emboîte, mais c’est un excellent morceau bien dans la lignée évolutive des deux premiers albums.
La pièce suivante « Black Ravens Cries » est plus classique, rappelant le Black Sabbath période Tony Martin, mais le refrain est imparable. « Far away », outre ses notes un peu ethniques, est inspiré à nouveau par l’ "Headless Cross" de Black Sabbath avec un soupçon de "Perfect Strangers" de Deep Purple. Deux références que ne renie pas le leader du groupe, Henrik Flyman, puisqu’il les cite sur son site parmi ses influences. La suite nous présente un power métal néo-classique de très belle facture et aux tempos variés. L’album se clôt sur le beau "The Final Good Bye", avec de superbes chœurs et dont la sonorité de guitare n’est pas sans rappeler, par moments, celle de Brian May.
Au final, un très bon album pour tout amateur du genre, mais peut-être un groupe un peu trop sous influence alors que son potentiel est à mon avis très grand. Dommage que cette formation n’ait pas pu garder, voire magnifier, le grain de folie qui l’animait auparavant, plutôt que de le lisser.