Hamadryad sort un live « Made in France 2006 », qu’ils ne sont pas les seuls à avoir sorti des bandes de cette tournée, comme Spaced Out, relativisant ainsi l’aspect « unique » de ce live.
Musicalement Hamadryad se rapproche de formations comme IQ, Pendragon ou Arena. J’y ajouterai également les Flower Kings, avec une mise en avant des claviers pouvant rappeler Magellan. Les influences avouées par le groupe sont Deep Purple, Yes, Gentle Giant et consorts… Hamadryad est relativement passé à travers les mailles du filet de l’industrie du disque avec ses deux précédents albums, et ce live sort aujourd’hui logiquement pour réparer cet « oubli ».
Officiant dans un parfait rock progressif, avec un son légèrement plus métal sur leurs albums, Hamadryad délivre des pistes dont la durée s’étale entre deux et dix minutes, chacune disposant d’une belle construction et d’une belle progressivité. Les caractéristiques de ce live sont très proches de celles de leurs deux albums précédents, « Conservation of Mass » et « Safe in Conformity », avec des orchestrations, une belle présence de la basse, un clavier à toute épreuve et très présent, un bon équilibre musical, des voix assez aigues et de belles et franches accélérations des tempos. La musique d’Hamadryad est sans cesse parcourue de petites fioritures qui rendent chaque morceau intéressant et qui ont ainsi fait apprécier leurs deux albums, le premier ayant fait l’unanimité et le second étant peut-être un peu en retrait dans les critiques.
Je ne ferai pas ici le comparatif strictement musical entre les deux albums (cela serait trop compliqué), alors disons que le premier, « Conservation of Mass », offre cinq titres à ce live, tandis que le deuxième en propose six. La répartition est donc équilibrée et le groupe a assurément su piocher dans son meilleur catalogue pour offrir un set logique.
L’écoute de ce live pourra surprendre et dérouter à ses débuts par l’impact très important de la basse et des basses. Les guitares sont quant à elles assez sales, bien loin de la clarté des claviers et de la batterie, cette dernière étant assez discrète. Les compositions associées sur ce live se ressemblent, hormis la superbe pièce « Amora Demonis », le furieux « Polaroid Vendetta » ou l’introduction très agressive de « Nameless ». Hamadryad ne donne pas l’impression de se surpasser musicalement et reste cantonné à ce qu’ils savent faire : du rock progressif savamment composé et truffé de petites trouvailles rythmiques, comme sur « Omnipresent Umbrella » ou « One voice »… Qui a parlé ou pensé aux Flower Kings ?
Les titres fourmillent d’arrangements savants, très proches de ceux que l’on retrouve sur les disque mais en toute honnêteté ma préférence va aux versions studio. Je finirai sur une petite critique en disant qu’ici, plus que sur album, on a parfois l’impression que les mélodies se cherchent, comme sur un disque de Neal Morse (vous voyez ce dont je parle ?). Je pense notamment à « Watercourse Hymn » ou quelques autres plages laissant une impression de déjà entendu. Le problème est, qu’avec le gros développement du rock progressif et du néo, la famille s’est considérablement agrandie et je ne suis pas sûr que parmi la meute des prétendants, Hamadryad soit le mâle dominant. Assurément un groupe à suivre car il sait nous gratifier de riches compositions. Maintenant, qu’allez-vous faire ? Écouter en priorité le dernier Flower Kings ou lui préférer une bonne découverte comme ce « Live In France 2006 » ?