A peine un an après leur dernier opus « Rio Grande Blood », l’un des plus brutaux de leur carrière, voici que déboule le nouvel album des américains de Ministry intitulé « The Last Sucker ». La formation n’a pour ainsi dire pas perdu de temps pour continuer via sa musique et ses paroles son combat contre le président Georges Bush et sa politique. Comme à son habitude, Ministry a invité de nombreux musiciens pour tels Casey Chaos d’Amen ou Burton C. Bell de Fear Factory.
« The Last Sucker » a non seulement la particularité de passer pour une deuxième partie du pamphlet anti-Bush entamée avec « Rio Grande Blood » mais aussi de clôturer la carrière de Ministry qui, par son chanteur-guitariste, a annoncé la fin de son existence estimant avoir tout dit et mené son combat aussi loin que possible. Au départ programmé du président Bush en 2008 devait voir correspondre la fin du groupe…
Il est fort agréable de voir que malgré ses vingt ans de carrière, Ministry n’a rien perdu de sa rage. Sans bousculer ses habitudes, le groupe propose ici un métal industriel de haut niveau avec toutefois une légère tendance à ralentir le tempo et un format de chanson plus classique. Soyons précis, la musique de Ministry n’est tout de même pas à mettre entre toutes les oreilles, tant le propos reste intense. « Let’s Go » est d’ailleurs une très bonne entrée en matière pour s’en assurer avec ses vocaux hurlés et un riff énorme, le tout sur un rythme infernal.
Les titres suivants confirment la bonne forme du groupe avec notamment un « Life is good » énorme doté d’un riff pachydermique ou encore « The dick song », titre d’une rare violence avec des samples très efficaces. Sans oublier la chanson éponyme, véritable tube en puissance anti-Bush d’une rare intensité avec un rythme lancinant presque hypnotique. Dans le même style avec des monologues de Georges Bush, citons le très indus « Death and destruction » avec un refrain d’une efficacité rare, véritable pamphlet à lui seul qui nous fait regretter la fin du groupe de façon encore plus forte.
L’album se termine avec un titre en deux parties, « End of days » dans un registre nettement plus calme pour la deuxième partie avec des chœurs d’enfants et surtout une ambiance qu’on devine moins joyeuse que ce que le morceau pourrait laisser paraître. Les extraits de discours sur toute la fin du morceau ne rassurent guère…
Ministry nous live avec ce « The Last Sucker » un superbe testament et finit ainsi sa carrière au sommet de son art. Espérons pour cette formation qui inspire le respect qu’elle aura réussi à faire passer son message et que d’autres prendront le relais…