Après le très bon “Consign To Oblivion”, qui avait montré que l’ex guitariste/grunteur/compositeur d’After Forever, Mark Jansen, était toujours dans le coup, Epica revient aujourd’hui avec son troisième album, « The Divine Conspiracy », très attendu par les amateurs de Métal symphonique féminin.
Un premier constat s’impose : « The Divine Conspiracy » ressemble à s’y méprendre à son prédécesseur avec un brin de feeling en moins… Les mêmes recettes sont utilisées et l’écoute se fait avec la désagréable impression d’avoir à faire à un bien mièvre ‘CD2’ de « Consign To Oblivion ». On retrouve donc la même symphonie, les mêmes chœurs d’église, la même voix death/black hurlante de Mark Jansen, les interminables rythmiques speed à la double grosse caisse, les rythmes en mid-tempo, les quelques ballades bien calmes permettant à nos chères oreilles de se reposer, etc… Le tout dans un registre beaucoup moins attrayant et prenant que sur le précédent opus, comme si l’âme de « Consign To Oblivion » avait disparu… ou peut être n’est-ce que la lassitude d’écouter encore et toujours la même chose deux ans après…
Heureusement, la tendre voix céleste de Simone reste resplendissante, mais on en revient à l’éternel constat : les grognements poussifs gâchent ses prouesses vocales, et les chœurs superposés sur le chant lead ne permettent pas de saisir toutes les subtilités de celui-ci, allant jusqu’à l’étouffer à certains moments…
Mais il ne faut pas s’y tromper : « The Divine Conspiracy » contient de bons moments et se révèle être assez agréable à écouter dans son ensemble à l’image de son introduction qui prend aux tripes, avec un instrumental symphonique très raffiné.
L’album est assez équilibré en étant par moment agressif et puissant, permettant ainsi de se défouler pleinement comme sur « The Obsessive Devotion » ou « Menace Of Vanity », titres très lourds à la rythmique speed soutenue. D’autres morceaux très calmes, comme « Chasing The Dragon » ou « Safeguard To Paradise », viennent nous bercer au rythme de tendres mélodies teintées de guitares acoustiques et saupoudrées d’un chant lyrique à la pureté quasi-absolue… Viennent également des titres plus commerciaux à la teneur beaucoup moins agressive et aux mélodies accrocheuses. C’est le cas de « Never Enough » dont le refrain accessible reste facilement en tête. Dans un style plus progressif, « Fools Of Damnation » et ses influences orientales présente un certain intérêt, évoluant entre riffs torturés et mélodies vocales subtilement envoutantes délivrées par la superbe Simone.
Toujours dans la même veine que « Consign To Oblivion », « The Divine Conspiracy » possède également son titre éponyme progressif. On retrouve tout ce qu’Epica sait faire de mieux, avec quelques morceaux où la symphonie donne un relief étonnant à la musique.
Au final le principal reproche que l’on peut faire à ce troisième album d’Epica est un cruel manque de renouvellement avec des titres moins prenants que sur le précédent opus. C’est un retour en demi-teinte donc puisqu’il s’avère que le nouvel opus des hollandais, même s’il ravira complètement les fans, aura tendance à laisser un léger goût amer à la majorité d’entre nous…