Qui se cache derrière ce nom, qui ne vous dit peut-être rien. Neil Zaza est un guitariste américain natif de l’Ohio, qui compte 10 albums à son actif. Il apporte également sa contribution sur « Lords Of Karma », le tribute à Vai et Satriani et a joué avec Yngwie Malmsteen et les frères Porcaro. A noter également qu’un modèle de guitare « Cort » porte sa signature. Sa popularité est très grande en Inde et au Japon, où sévit bon nombre de guitaristes instrumentistes.
Melodica est son huitième album instrumental, au titre à la hauteur du contenu.
L’introduction est jouée dans tous les cirques du monde (sans doute le clin d’œil à la pochette) et le ton est donné.
Ce qui frappe immédiatement, c’est la fluidité du jeu de Neil Zaza. Le son de guitare est ample, la saturation mesurée mais bien présente. La production est soignée, les arrangements excellents et il en sera de même sur tous les titres, qui mettent en valeur non seulement la guitare, mais aussi la basse (omniprésente), les claviers (synthés et B3) et la batterie. Le trio de musicien qui accompagne Neil Zaza apporte la cohésion nécessaire à la réussite de cet album.
Côté influence, on pense à Joe Satriani, Gary Moore, Paul Gilbert (rien que du beau monde !), mais il n’est pas question de plagiat sur cet opus. J’en veux pour preuve un titre comme « As I Go Before You » qui résonne comme un hommage à Joe Satriani.
Chaque titre apporte son lot de sonorité (intro synthé légèrement électro pour « Across The Sand » et « I Can See Miracles ») et d’originalité (construction du titre « Melodica »,avec une deuxième partie plus jazzy), tout en restant agréable à l’écoute (le magnifique « Everything About You », le bluesy « Ship Dreams », avec son intro au B3 très seventies), de même que « Rena », et ses superbes arpèges.
A noter « Forgot to make her mine », une reprise de Dan Reed Network (groupe de années 90), qui connaît ici une nouvelle jeunesse.
Tout au long de l’album, qui dure tout de même 74 minutes, la mélodie est un véritable fil conducteur qui enivre sans jamais lasser.
Melodica peut s’écouter en boucle, en (presque) toute circonstance, tant l’artiste sait apporter de l’émotion avec son instrument, tout en restant incisif quand il le faut. Neil Zaza prouve qu’il est un grand guitariste qui s'exprime sans artifice, jouant de ses influences sans les plagier. Melodica est donc à posséder et à écouter d’urgence.