Que les joyeux drilles, les boute-en-train, aficionados de la franche rigolade musicale et autres représentants de délires musico-rigolards remballent leur baluchon, d'autres ne sont pas montés sur scène pour rigoler, loin s'en faut.
Certains pays du nord de l'Europe sont réputés pour leur taux de dépression supérieur à la moyenne et engendrent régulièrement des groupes qui laissent transparaître cette aptitude à subir les mauvais effets d'un climat rigoureux. Mais que l'on ne s'y trompe pas, la déprime n'est pas le monopole des pays froids et sombres, on a le droit de vivre au colorado et de broyer du noir.
C'est ce que semblent faire nos amis de Sons Of The Cloth qui annoncent le ton dès la pochette. Se réclamant aussi bien de Pink floyd ou de Tool que de Tchaïkovsky, les Sons Of The Cloth prétendent mélanger les genres pour présenter des compositions originales. Si, commercialement, l'argument peut attirer l'attention, plusieurs écoutes de l'objet me font douter de la réussite de l'entreprise. Les compositions de ce premier album sont clairement dans le "trip" d'un Tool mais j'avoue ne pas voir le rapport avec Pink Floyd, et encore moins avec quelque musicien classique que ce soit.
Ici, tout est noir, du ton de la voix au son délibérément approximatif de la production. Tout est fait pour vous mettre mal à l'aise et vous faire passer l'envie de vous amuser. C'est un choix qui ne se discute pas ; le style existe et a de bons représentants, la richesse se fait dans la diversité.
Mais au niveau de la qualité, il y a tout de même à redire parfois même si l'ensemble est honorable pour un premier album. Les compositions, sans être mauvaises, se suivent et se ressemblent trop pour en ressortir la moindre du lot. Pas de morceaux qui donnent envie de revenir, mais pas de morceaux qui donnent envie de passer son tour non plus. L'ensemble est tellement homogène qu'il le reste également dans l'inspiration des titres et l'atmosphère permanente de l'album.
Pour un premier album, Aryastya est un bon essai qui ne demande qu'à être transformé. Maintenant, si ce groupe perce, je prédis qu'au bout de 5 ou 6 albums, bien peu de fans auront réellement envie de boucler sur cet opus autrement que pour son intérêt historique dans la vie du groupe.