Et si Wojtek Szadowski était à la Pologne ce que Clive Nolan est au néo-prog d'outremanche ? A savoir la quasi-garantie d'une musique de qualité dans un style pourtant tellement décrié (non non, pas par votre serviteur) pour son manque d'originalité ? Après Collage et Satellite, groupes que l'on ne fera pas l'injure de présenter au lecteur de ces quelques lignes, voilà que ce batteur polonais déboule avec un nouveau projet, Peter Pan.
Reprenant en partie les recettes du néo classieux développé au sein de ses deux premiers groupes, notre cogneur de fûts muscle ici son propos pour se rapprocher d'Arena ou du Marillion première époque. Sur des roulements de batterie étourdissants mais pas assourdissants, on retrouve tous les ingrédients d'un bon progressif accessible dès la première écoute : des claviers symphoniques à souhait qui remplissent l'espace, des mélodies accrocheuses et une guitare tour à tour mélodique ou acérée, dont les nombreux soli (notamment celui de "Days") raviront les oreilles.
Il faut également souligner la performance de Peter au chant, sorte de poisson émigré en Europe de l'Est, et dont les intonations (notamment sur "Island") rappelleront avec nostalgie les accents de notre double-mètre écossais préféré, du temps de sa splendeur vocale et d'un certain premier album de Marillion.
Pour en revenir à notre débat initial, voici donc un album qui ne brillera pas par son originalité et qui ne provoquera pas de tsunami dans les neurones des auditeurs de progressifs exigeants. Pour tous les autres, pour les amateurs de belles mélodies qui s'incrustent dans le crâne pour ne plus en sortir, pour les partisans d'une musique tout simplement belle et accessible au plus grand nombre, Peter Pan s'impose d'ores et déjà comme une nouvelle référence à classer aux côtés des maîtres du genre que sont notamment les précédentes formations de Szadowski … au même titre que la plupart des différents projets du maître à penser d'Arena.