Tout juste un an après un « Physicist » mitigé qui n’avait pas convaincu en raison d’une perte d’identité de son projet personnel dans les méandres de sa schizophrénie, le prodigue Devin Townsend nous revient avec un opus nettement plus identifiable et indéniablement progressif ! Et pour déroger à la règle imposée, nous allons décrire « Terria » dans son intégralité.
Après une intro « Olive » minimaliste qui petit à petit monte en puissance dans une apothéose explosive comme les aime le maître, un bref hurlement death ouvre le monumental « Moutain » et son extraordinaire break atmosphérique sur lequel les harmonies notamment vocales ont la part belle… S’ensuit le gigantesque « Earth Day » avec son refrain mélodieux à pleurer en paradoxe avec des hurlements nerveux…
Que dire de « Deep Peace », avec sa première partie en guitare acoustique tout en finesse et la multitude d’atmosphères en filigrane comme des chants de baleine ? Sublime ! Tout comme le long solo de guitare tout en subtilité qui monte crescendo montrant la sensibilité du canadien… Puis c’est le retour sur le rythme semi-acoustique initial qui se recasse sur un bref hurlement death… Un exercice d’une richesse rare…
On a ensuite droit à un « Canada » qui ne peut être que beau tant on connaît l’attachement du ‘sieur à son pays natal… Dans le prolongement des magnifiques titres précédents, on soulignera un break dont l’apport de la double pédale de maître Gene Hoglan est indéniable accompagné des harmonies vocales somptueuses et grandioses du génial canadien !
« Down And Under » débute par une guitare acoustique avec des chants de cigales en arrière plan qui une fois de plus monte crescendo. La recette a beau être éprouvée, le résultat sur l’auditeur est toujours le même : on est conquis !
Rien de tel que « The Fluke » nettement plus direct et incisif avec son riff acéré pour se remettre en selle !
Les trois titres suivants comme le slow « Nobody’s Here », « Tiny Tears » et « Stagnant » bien que réussis restent dispensables tout comme le titre caché même si il est assez amusant de voir le canadien s’essayer au genre country !
Pour ce 4e opus sous l’étiquette Devin Townsend, le canadien privilégie la recette qui a fait le succès de « Biomech » à savoir un métal atmosphérique progressif avec des ambiances calmes qui vous entraînent dans un monde féérique. Même si sur la fin, le concept s’essouffle rendant « Terria » moins compact que son aîné, il ne reste pas moins un indispensable de la discographie du canadien mais également de toute discographie métal qui se respecte !