Si la frontière entre Strapping Young Lad et le projet personnel de Devin Townsend était jusqu’alors limpide, elle paraît nettement moins évidente à l’écoute de ce « Physicist ». Au même titre que les plus récents « The New Black » sous l’égide SYL, « Physicist » se situe en plein milieu des deux facettes du génie schizophrène…
En effet, alors que dans tout projet « solo » de Devin Townsend est offert aux auditeurs un métal dit atmosphérique voire même progressif aux harmonies vocales mélodieuses qui s’envolent au gré du souffle de nappes instrumentales éthérées, à l’inverse chez Strapping Young Lad, on est confronté à un métal écrasant à l’agressivité exacerbée, véritable mur de son agrémenté de hurlements sauvages !
A ce titre « Physicist » s’avère être un véritable champ de bataille où se rencontrent ces deux forces ; la bleue et calme d’un « Biomech » / la rouge et sauvage de « City » ! D’un côté, on est agressé par des titres musicalement très typés Strapping Young Lad comme « Death », « Devoid » ou encore « The Complex » même si ils se singularisent des titres purs et durs de SYL, avec un chant plus mélodique et moins hurlé… De l’autre côté, on est emporté par des morceaux dans la lignée de ce que fait Devin Townsend en solo comme « Jupiter », le monumental de plus de 10 minutes « Planet Rain » ou encore le final « The Forgotten », titre atmosphérique aux rythmes déstructurés !
En résumé, alors que le génie de Devin Townsend est évident pris dans son individualité, il devient nettement moins convaincant lorsqu’il fait se rencontrer sur une même œuvres ses deux facettes diamétralement opposées !