Comme le vendait à l’époque la pub pour un soda, on pourrait dire de ce « Waves of Visual Decay » que… Ca ressemble à du Nevermore, ça a le goût de Nevermore… et surtout ça sonne Nevermore mais… ce n’est pas du Nevermore !
Les norvégiens de Communic, visiblement satisfaits des retours plutôt élogieux de leur premier méfait « Conspiracy In Mind », ont décidé moins d’un an après de remettre le couvert en réutilisant les mêmes ingrédients, la maturité en plus. En effet, même si l’évolution est minime par rapport à son prédécesseur, force est de constater que les bougres ont eu raison de récidiver si rapidement tant ce « Waves of Visual Decay » est enthousiasmant.
Cependant, il est à noter que nous n’avons pas affaire à des débutants, Communic, fondé sur les cendres de feue-Scariot, est un combo haut de gamme comme le prouvent les envolées de guitares, la batterie agressive, la basse omniprésente - en atteste « At Dewy Prime » - et surtout le chant pour lequel la comparaison avec Nevermore prend toute sa signification ; en effet, Warrel Dane serait derrière le micro qu’on y verrait (ou plutôt entendrait) pas la différence.
Musicalement parlant, après avoir réglé la chaîne stéréo sur la station désirée, les norvégiens ouvrent les hostilités qui ne se renfermeront que 57 minutes et 57 secondes plus tard. A ce titre, il est quasiment impossible de sortir un morceau du lot tant l’ensemble est particulièrement homogène.
Attention : ne confondons pas homogénéité et monotonie ! Pour le prouver, les norvégiens se chargent de nous tenir éveillés avec des riffs nerveux qui vous prennent à la gorge pour vous laisser une empreinte indélébile (« My Bleeding Victim »). D’une autre façon, ils nous tiennent en alerte avec des plans très inspirés que l’on pourrait qualifier de prog’ comme le très riche « Frozen Asleep in the Park ».
En bref, passé le constat qui consiste à légitimer la musique d’un groupe en fonction de son originalité, nous tenons en « Waves of Visual Decay » un très bon album de thrash que les amateurs du genre auront vite fait de placer en haut de leur classement 2006.