Après avoir titillé les oreilles des plus avertis d’entre vous en 2004 avec un « Polars » déjà de haute volée, les hollandais –volants pour le coup- nous reviennent 2 années plus tard avec un deuxième effort ; celui de la consécration ?
Avant de nous lancer dans une description de ce « Drawing Circles » signalons un changement qui a son importance : le chant auparavant braillé –diront ses détracteurs- par Peiter Verpaalen est dorénavant tenu par Eric Kalsbeek… Et si je dis que ce changement a son importance, je pèse mes mots ! En effet, les lignes de chant HxC -sources d’irritation voire de total rejet pour certains- ont totalement disparues pour faire place à un chant death/thrash à la manière d’un Bjorn Trip (Soilwork)…
Un peu trop rapidement catalogué descendant de Messhuggah à la sortie de « Polars » (avouez qu’il y a pire comme lien de parenté !), Textures a parfaitement su digérer ses influences marquantes pour nous proposer un merveilleux « Drawing Circles »…
La première chose qui nous frappe (le mot n’est on ne peut mieux choisi) c’est le son… Quel son ! Une production tout simplement énorme au service de terrifiants riffs syncopés qui tachycarde sur une batterie fulgurante et en perpétuel contretemps.
« Drawing Circles » débute donc sur ces bases impressionnantes le temps de 2 titres ébouriffants proposant malgré tout quelques plages atmosphériques magiques à la manière d’un Devin Townsend… A peine a t-on le temps de respirer via un calme intermède, que les hollandais nous remettent une nouvelle gifle aux marques Pantera (« Stream of Consciousness ») et enchaînent sur une mise au point… En effet, si les puristes du style prog’ pouvaient nier jusqu’à maintenant tout amalgame entre death et prog, la sublime pièce montant en crescendo qu’est « Upwards » met tout le monde d’accord. Un groupe extrême auteur d’un tel titre ne peut que se voir attribuer l’étiquette « prog » dans le fond quelque en soit la forme : rock, néo, métal… death en l’occurrence ! Les choses étant réglées avec les progréssistes, Textures reprend son étourdissante démonstration sur les bases initiales affolantes : riffs heavy saccadés, batterie digne de Gene Hoglan et changements de rythmes/breaks incessants… Mais il est dit que Textures nous impressionnera jusqu’au bout avec l’intro du fabuleux « Touching Absolute » digne des meilleurs groupes de jazz fusion et surtout le gigantesque riff instrumental final hypnotique de « Surreal State of Enlightement » à la manière de celui répétitif de « Deliverance » d’Opeth !
C’est simple, « Drawing Circles » est grandiose… Textures arrive à nous sortir un opus rare qui s’écoute d’une traite et que l’on s’empresse de repasser béatement les 48 trop courtes minutes terminées… Les amateurs de death technique seront comblés : le contenu soutient la comparaison à l’artwork tout simplement sublime… Indispensable !