Troisième album pour les danois de Mnemic et autant de chanteurs qui se sont succédés derrière le micro… C’est en espérant que ce dernier ne soit pas de passage, comme le titre de l’album pourrait le laisser penser, que nous pouvons commencer l’écoute de ce "Passenger"…
Et dès le début des hostilités, avec "Humanaut", ledit chanteur - qui n’est autre que le français (Cocorico !) Guillaume Bidaud connu pour son travail en qualité de co-chanteur chez Scarve - se fait fort de prouver qu’il sait faire autre chose que les chants clairs auxquels il était cantonné chez les chiens enragés en nous gratifiant de hurlements schizophréniques très typés Devin Townsend, voire Björn "Speed" Strid !
Justement, comme les noms sont lancés, allons-y gaiement dans les comparaisons : en effet, point d’évolution notable dans la musique de Mnemic depuis "Spin Mechanical Phenomena" : un métal à la croisée des chemins entre le mélo-death des suédois de Soilwork et le cyber métal de Fear Factory ! Et à ce titre, les danois de Mnemic ont parfaitement assimilés les références précitées en nous en servant une synthèse quasi-parfaite, avec des titres qui s’enchaînent de façon terriblement efficace et notamment les trois premiers titres, véritables bombes mélo-death aux relents néo !
Malheureusement, ce "Passenger" n’atteindra pas pour autant le stade d’incontournable indispensable du style. En effet, si la durée de vie d’un tel opus n’est pas forcément à remettre en cause, on peut reprocher à l’ensemble une certaine répétition : sentiment d’autant plus fort avec la succession des deux titres "In Contro" et "Electric I’d Hypocrisy" aux refrains quasi-identiques pouvant générer une certaine lassitude… Hormis ce léger bémol, on ne peut que constater que la machine Mnemic est parfaitement huilée, des musiciens parfaitement en place au chant de Guilllaume Bidaud qui colle parfaitement à la musique des danois avec ce petit plus par rapport à ses prédécesseurs, à savoir ce chant clair (aux faux airs de Linkin Park) qui ont fait sa réputation chez Scarve et qu’on retrouve avec plaisir sur ce "Passenger"…
Au final, même si l’ensemble est un bloc compact qui s’écoute d’une traite très agréable, il n’empêche qu’il ne ressort réellement rien de véritablement original de ce troisième opus, ce qui pourra en chagriner quelques uns. Il en résulte que cet album est tout à fait dispensable pour ceux qui sont fâchés avec leurs finances. Pour les autres, Mnemic confirme son statut de valeur sûre du style avec ce "Passenger" qui ne décevra pas les accros du genre mais qui ne révolutionne rien au style !