Voilà ce que l’on peut appeler un album charnière dans la carrière d’un groupe. En effet, alors que la formation commence à subir les foudres de ses fans originaux pour son orientation Bon Joviesque, Gotthard décide d’opérer quelques changements, sans pour autant tout bouleverser, le succès commercial étant désormais au rendez-vous.
Pour commencer, Marc Tanner remplace Chris Von Rohr à la production, alors que ce dernier s’était jusqu’alors occupé de tous les albums précédents. Et le résultats est très probant, le son prenant un bon coup de jeune.
Ensuite, même si le groupe ne s’éloigne pas trop de l’influence du gang du New Jersey, certains morceaux commencent à réorienter nos amis suisses vers un style un peu plus hard-rock et ceci, dès le premier titre éponyme, malgré une utilisation de la talk-box faisant obligatoirement penser à Richie Sambora.
Mis à part 'Top Of The World', 'One In A Million' et 'Long Way Down' qui durcissent un peu le ton, l’album oscille entre compositions Aor-popisantes et ballades qui renvoient forcément vers les plus récentes productions du géant US. Heureusement, la voix chaude de Steve Lee, assez éloignée de celle de Jon Bon Jovi, évite une trop grande confusion, confusion qui sera malgré tout à l’origine d’une polémique à la sortie de cet album. Cette dernière ne nous empêchera pas de nous régaler à l’écoute de quelques perles telles que les somptueuses ballades 'Have A Little Faith' et 'Still I Belong To You'.
Un excellent album donc, à la fois commercial et de qualité, mais très éloigné de ce que les amateurs de gros riffs attendent. Par la suite, le groupe suisse prendra conscience qu’il est temps de retrouver un peu de personnalité.