D'Arcana est né, en 2003, de la réunion des trois musiciens californiens, Jay Tausig, James Camblin et Shelby Snow. Avec trois albums à leur actif depuis 2004, "As Worlds They Rise And Fall" étant leur second opus, les trois américains arpentent actuellement les States avec leur nouvelle galette, "Premonitions" sortie cette année.
En schématisant un peu, nous pourrions dire que D’Arcana propose une 'grosse' compilation de rock progressif (Pink Floyd, Genesis) et symphonique (Yes) des années 70. Vous l’aurez compris, nous retrouvons des guitares intéressantes et un chant à la Jon Anderson (chanteur de Yes), mais pas uniquement. La composition en elle-même des morceaux n’est pas facilement accessible. Bref, un cocktail progressif pur jus.
Ainsi, le premier morceau, "Sunrise", offre une entrée en matière peu engageante avec un début en fanfare où certaines faiblesses comme la batterie et la voix sont à pointer. En revanche, l’interlude musical piano/voix lève le voile sur une autre facette du groupe, bien plus mélodique et plaisante. La fin de la chanson est à l’image du début… C’est là que l'on se rend compte de la chance qu’a un Jon Anderson d'être entouré de musiciens hors du commun. Ici, les trois guitaristes ne parviennent pas encore à construire une mélodie qui soit à la hauteur… Soyons honnête, sur les trois premiers morceaux, seuls leurs breaks mélodiques sont une véritable réussite.
Toujours dans le style Yessien, mentionnons "Awakening" dont l’intro proposée en blind-test donnerait inévitablement "Yes" en réponse… C’est d’ailleurs avec ce 4ème morceau que le plaisir arrive enfin. En effet, la composition est plus recherchée, travaillée. De plus, la production est bien ajustée et les chœurs sont en accord avec le reste du rythme.
Le morceau suivant un peu plus hard-rock n’est pas une grosse réussite… Par contre, allez rapidement à la piste suivante pour découvrir le petit bijou de cet album : "Casting Shadows".
L’intro avec les guitares acoustiques et électriques est du plus bel effet. Les accords de guitare acoustique sont semblables à du Jethro Tull. Le côté lancinant et mélancolique du morceau nous emporte et il est légitime de se dire que le reste de l’album sera du même calibre. Et en effet, le morceau "Adrift" commence très bien en se basant sur la même recette que le titre précédent… Ca n’est malheureusement que la partie visible de l’iceberg.
Avec "Shimmer", le groupe retourne dans ses mélodies étriquées, peu novatrices. Guitares et batterie répètent inlassablement les mêmes phrasés sans trop chercher à sortir des sentiers balisés. L’album observe un changement de style salvateur sur le duo "Waive The Sales – By This River" qui se rapproche dans un premier temps d’un hard à la Led Zep et laisse ensuite rentrer les claviers pour alléger le tout.
Tout ceci n’était que mise en bouche. Un prélude de 42 minutes au dernier morceau "As Worlds They Rise And Fall" qui s’annonce donc comme la dernière tentative de conversion au style. Pour ne rien vous cacher, la longueur se fait cruellement ressentir… D’une part parce que les 12 premiers morceaux sont trop inégaux et d’autre part parce que ce dernier morceau de 23 minutes est plat et n’apporte rien de neuf sous le soleil.
Il n’y a finalement que très peu de choses à retenir dans ce "As Worlds They Rise And Fall". Malgré les perles comme "Casting Shadows" ou "By This River", le point noir de ces 66 minutes réside dans son côté 'déjà-vu' et peu surprenant. Le talent y est, l’envie de faire quelque chose de bien aussi, mais le résultat ne vaut guère que l’on s’y attarde plus longuement.