Généralement présenté sous l'étiquette "Hard-Rock genre AC/DC", cet album soulèvera probablement la question suivante auprès des inconditionnels du gang des frères Young: s'agit t'il encore d'un de ces clones, pas forcément mauvais, que l'on nous sort régulièrement pour nous les présenter comme les successeurs des maîtres, ou bien d'un groupe ayant intégré les influences de la bande à Angus tout en gardant sa propre identité ?
Evidemment, les apparences ne plaident pas en faveur de la deuxième solution. Un groupe australien, formé par 2 frères qui tiennent les 2 guitares, cela rappelle forcement quelqu’un, mais ces à priori s’effacent dès la première écoute, même si il est difficile d’oublier AC/DC en entendant certains morceaux. Cette influence est mélangée à celle d’un autre groupe australien, mais plutôt pop celui-là, à savoir Jet. Vous rajoutez une bonne dose de néo-punk à la Simple Plan et vous obtenez le premier album de Maeder, annoncé comme l’une des sensations de la rentrée.
Mais s’il est vrai qu’il est envisageable que certains morceaux puissent prétendre au statut de tubes en cas de passage radio (en particulier le mid-tempo 'Future Story'), tout n’est pas parfait non plus. A commencer par la voix de Sebastian Maeder qui plaira peut-être aux jeunes amateurs de néo-punk, mais dont le côté encore instable et pas toujours "hurlante" à bon escient risque d’en agacer certains. Attention : nous avons bien à faire ici à un groupe très prometteur qui réussit un excellent mélange de style sur le premier titre ('Never Last') dans lequel les refrains poppy s’allient à merveille avec des riffs dignes des frères Young, et qui fait déjà preuve d’une identité propre avec des morceaux tels que 'Business In Me', 'You Make Me Die' ou 'You’re A Freak'.
Il semble cependant que cette identité devra s’affirmer pour permettre à Maeder de franchir un pallier vers un statut de grand groupe. En attendant, cet album reste très agréable à écouter et les morceaux aux influences trop évidentes n’en sont pas moins d’un excellent niveau, que cela soit 'Future Story' déjà cité, les très AC/DCiens 'Another Thing Comin’', 'Piece Of Me' ou 'It’s All Good' et son riff à la 'Whole Lotta Rosie', ou les plus pop-rock 'No Grass Is Greener Than Your Own' aux accents de Guns’n’Roses, 'Give Away' et ses Na Na Na, et le mid-tempo 'White Pillow'.
Si c’est un très bon album que nous sert Maeder pour sa première production, c’est avec impatience que nous attendons déjà la prochaine offrande pour savoir si les promesses aperçues seront tenues.