1971 : ‘Pink Floyd’ sort l’album expérimental 'Meddle', avec l’époustouflant ‘Echoes’ qui sera l’illustration du génie floydien. 2002 : 4 rouennais se rassemblent et décident de former un groupe de rock progressif. Leur nom ? 'Echoes', tout simplement. Attention, méfiez-vous des apparences trompeuses. Limiter les influences de ce groupe au seul rock progressif de ‘Pink Floyd’ serait réducteur et absolument pas représentatif de l’étendue du talent de ces 4 musiciens. En effet, nos jeunes protagonistes disent eux-mêmes que leur musique est influencée par les grands comme 'King’s Crimson', les ‘Doors’ ou en plus hard-rock, ‘Led Zeppelin’ et ‘Deep Purple’.
L’album commence très sobrement sur les quelques accords de guitare acoustique de 'Night The First'. Pour rester dans l’esprit de comparaison de cette chronique, nous pourrions rapprocher ce premier morceau d’un 'Fat Old Sun' (Pink Floyd – Atom Heart Mother) en plus rock. La voix, sans montrer de grosses performances, est quant à elle, correcte. Si le début est semblable à du Pink Floyd d’époque expérimentale, la suite tourne au hard-rock en exposant sans complexe les capacités très diverses des différents acteurs.
Mais le véritable bijou, la marque de fabrique, l’incontournable de cette galette, c’est le 'I Met With Scorns'. La chanson est entièrement construite autour du piano d’Yves-Marie Persil qui prend autant d’importance que la guitare. La descente progressive piano/batterie est des plus réussies, même si elle évolue en retrait sur ce morceau, la guitare explose dans un solo bien mené et particulièrement agréable. Là où il est encore possible de formuler quelques remarques, c’est au niveau du chant. La voix convaincante mais sans plus du début se force et tente de se la jouer de façon éraillée… Mais sans succès.
Plus mélancolique, mais toujours sortie tout droit de l’imagination du claviériste et du guitariste, 'Supermarket Santa Claus' montre une voix plus abordable et mieux contrôlée. L’album se poursuit toujours très calmement, au fil des touches noires et blanches omniprésentes. ‘’The March of Rachel’’ s’étend sur 10 minutes avec tous les changements de style d’un bon album progressif : tantôt classique, tantôt hard, tantôt progressif, tandis que le clavier conduit les autres instruments avec pondération et talent.
A l’écoute de l’intro de 'For Your Love', un classique du rock revient inévitablement en tête : 'The End' des ‘Doors’. Une ambiance hippie, une odeur de LSD, une guitare très inspirée et des claviers à la ‘Jon Lord’ permettent au morceau d’aborder la fin de l’album sur une bonne note.
Au final, même si ‘Echoes’ ne réinventera pas le genre, 'Rachel' est un bon album progressif qui vaut le détour. Seul bémol, le chant qui manque peut-être un petit peu de constance et de personnalité… Mais nos 4 musiciens sont jeunes et nous permettent d’entrevoir l’avenir de façon ensoleillée sur la scène progressive française.