L’ex-chanteur de Marillion nous revient aujourd’hui avec un nouvel album, « 13th Star », opus néanmoins attendu avec un certain scepticisme par les fans, du fait de l’imprévisibilité des productions du Poisson…
Cependant, la surprise est de rigueur car il s’avère que la qualité est au rendez-vous, avec un album rempli de passion, d’amour, de sentiments et d’émotions fortes. C’est une vraie pièce musicale originale, subtile et envoûtante que Fish nous a conçue. L’homme nous délivre des musiques aussi délicates que porteuses de sens, dont les mélodies servent parfaitement à retranscrire ce qu’il a voulu raconter et partager avec l’auditeur. La voix de Fish se fait d’ailleurs poétique, délicate et communicative, aussi resplendissante qu’au temps des anciens Marillion, et ce pour notre plus grand bonheur.
Notre écossais nous propose ici un rock aux tournures progressives sur le fond et la forme, avec un style inédit qui lui reste propre. Il n’y a qu’à écouter le premier titre, « Circle Line », pour se faire une idée de cette touche si particulière, et en même temps sans grande complexité musicale, mais à l’effet complètement saisissant. La mélodie de « Circle Line » se voit subtilement enrichie par les divers instruments venant soutenir l’atmosphère créée, avec ces échos de guitare omniprésents, cette basse et cette batterie à la rythmique soutenue, ou encore ces claviers à l’ambiance inédite. Les interludes de Fish sont également imprégnées d’un feeling et d’une émotion impressionnants, rappelant ceux de Marillion tant ils arrivent à transcender l’auditeur.
Ainsi, il sera difficile de ne pas succomber à la douceur de « Zoe 25 », dont les arrangements de guitares combinés au piano laissent rêveur ; au plaisir procuré par « Arc Of The Curve », cette musique amoureuse et passionnée dont les notes de guitare ambiantes font naître un certain sentiment d’espoir et d’optimisme réjouissant ; à la folie d’« Openwater » , où les claviers type 70’s sur le refrain donnent un certain swing à ce titre entraînant ; au solo saisissant de « Dark Star » ; au romantisme de « Where In The World », ce morceau magnifique contant l’histoire d’un amour perdu et la repentance d’un homme désabusé ; ou enfin à l’espoir grandissant de « 13th Star », le titre éponyme concluant l’album dans un mélange progressif où piano, guitare acoustique et guitare satu se combinent pour un rendu tendre et émotif.
« 13th Star » se présente dans l’ensemble comme un album assez équilibré, évoluant entre des titres assez calmes, passionnés, tristes mais également plein d’espoir (« Zoe 25 » ; « Where In The World »), et d’autres morceaux plus optimistes au swing véritablement entraînant (« Manchmal » ; « Openwater »). A l'écoute de cet album, on peut sentir cette âme, cette volonté de Fish de donner quelque chose d'entier à ses auditeurs. Et seule une totale immersion permettra de saisir toutes les subtilités de « 13th Star ». En définitive, je ne saurais que conseiller à quiconque lit cette chronique de poser une oreille sur cet album et de se laisser envoûter par cette atmosphère si rare…