Si vous deviez demander à Edward Box, leader fondateur de Vendetta, guitariste, chanteur et accessoirement producteur de "Tyranny of Minority", l'intention du groupe lors de l'écriture de leur premier opus, il vous répondrait qu'il a souhaité revenir à ses racines – celles du métal traditionnel – et écrire un album où chaque titre serait un hymne au métal classique.
Afin d'assurer cette noble mais lourde tâche, ce guitariste virtuose issu de Newcastle - auteur de deux précédents albums solos – aura dû puiser dans ses références musicales, qu'elles soient Iron Maiden, Judas Priest ou encore Black Sabbath. En douze hymnes et cinquante minutes, c'est toute l'essence du métal et du hard rock des années 80 qui vient nous souffler les oreilles par son côté rentre-dedans, par la richesse des mélodies et par la prestation impressionnante exécutée par le quartet.
L'univers d'Edward Box est pourtant plutôt sombre. Tentant en quelque sorte d'exorciser sa jeunesse sur fonds d'industrialisation du Nord-Est de l'Angleterre, en s'appuyant sur des thèmes tels que les inégalités sociales ou la politique mondiale, il dépeint un paysage personnel qui, même s'il n'est guère reluisant sur le fond, n'en reste pas moins excitant à découvrir. Surtout si l'on croit les mises en garde énoncées par Edward Box à propos des dispositions du groupe : "Vendetta est sur le sentier de la guerre, résolu à revendiquer son droit au Panthéon du métal. Vous êtes pour ou contre eux, il n'y a aucun juste milieu. Laissez s'engager la vengeance !"
Afin de faire passer son message, Vendetta a choisi de privilégier l'énergie vive, une puissance audacieuse mais contrôlée plutôt que la rage débridée ou une noirceur déprimante. Ainsi à travers des titres aux rythmes parfois saccadés caractéristiques du métal ("I Executioner", "Red Skies") ou par une recherche d'harmonies souvent inspirées ("Doorways of the Mind" et ses faux airs de ballade, "Lost Cause" ou le sombre "Window of the Soul"), la palette offerte par Box est finalement assez variée et d'une imposante technique de jeu. La majorité des titres se voit également agrémentée de soli accompagnés parfois par la guitare de Pete Thompson qui vient répondre à celle d'Edward Box avec un feeling impressionnant.
Sans bouleverser les canons du genre, puisqu'il n'en était nullement question sur cet album, "Tyranny of Minority" reste une valeur sûre du métal, d'une qualité remarquable et d'une production solide. Un bien bel hommage au métal en effet.