Deux ans à peine après l’assez bon "Holy Hell", Rob Rock nous gratifie de son quatrième album solo. Rappelons rapidement que Rock mène depuis quelques années une carrière solo, après avoir été chanteur dans diverses formations de la scène métal mélodique. "Holy Hell" était un honnête album de speed mélodique qui, ne révolutionnant certes pas le genre mais s’écoutant sans déplaisir, n'en est pas moins passé inaperçu. Reste donc à savoir si Rob Rock saura transformer l’essai avec ce "Garden Of Chaos" et se faire enfin sa place dans les grands nom du genre.
Pour ce nouvel album, "Garden of chaos", Rob garde autour de lui la même équipe et le même producteur, Roy Z, gage d’une production de qualité. On retrouve également quelques invités, dont Gus G de Firewind ou Peter Hallgren, Roy Z assurant guitare et basse.
Logiquement ce nouvel opus se situe dans la droite lignée de ses prédécesseurs, c'est-à-dire un heavy métal mélodique classique avec, très en avant, la voix d'un Rock qui s’est autoproclamé « voice of melodic metal », présomptueux à l'excès même si l’homme reste l’un des tous meilleurs dans le genre. Et logiquement ce nouvel opus est une petite déception par rapport aux attentes que l’on pouvait en avoir.
Pourtant l’album commence de la plus belle des manières, avec un très heavy "Garden of chaos" proche de Judas Priest dans le chant, et le plus posé mais encore bien heavy "Satans Playground". Puis on trouve trois titres assez bons, dans la lignée de "Holy Hell", très mélodiques, calibrés pour la voix de Rob Rock, avec en particulier "This time is the last time" et son petit côté épique ou le splendide "Only a matter of time" sur lequel Rock est au meilleur de sa forme. Ce dernier titre parait d'ailleurs taillé pour la scène avec un refrain qui se retient en une écoute.
Mais tout se gâte dans la deuxième partie de l’album : le groupe enchaîne les morceaux plats ; "Spirit in the sky", largement moins bien chanté et répétitive, ou "Metal Breed", titre très speed qui ne décolle jamais. Et surtout, la formation place en fin de disque deux ballades d’une rare mièvrerie, dont une que Rob dédicace à son fils, Alexander, et qui sont à la limite du supportable tant elles sont caricaturales du genre.
Rob Rock et son groupe signent donc un album en demi-teinte, avec une très bonne moitié d’album et une autre très faible, bien en deçà de leurs capacités, comme si l’album avait été terminé rapidement avec quelques faces B dans les tiroirs. Il n’en reste pas moins que Rock et son groupe ont un talent certain, les 5 premiers titres le prouvant aisément. Espérons qu’ils sauront rebondir rapidement.