Après le décès de Bon Scott, les spéculations allèrent bon train concernant l’avenir d’AC/DC, certains n’hésitant d’ailleurs pas à annoncer que le groupe ne pourrait pas se relever de la perte de son merveilleux frontman. Et pourtant, il ne faudra pas plus d’un an aux frères Young pour donner une suite au légendaire "Highway To Hell". Pour ce faire, ils trouveront tout d'abord un remplaçant à Bon Scott en la personne du chanteur de Geordie, Brian Johnson, qui sera l’heureux élu. Ce dernier s’intègre rapidement et participe à la composition de l’intégralité des 10 titres de l’album. Ainsi sort "Back In Black" en 1980.
La première surprise vient du fait qu’aucune dédicace n’est proposée en mémoire de Bon Scott. Cependant, la couleur noire de la pochette, ainsi que le titre de l’album, sont sans aucun doute là pour lui rendre hommage, ainsi que le glas qui résonne en introduction du titre d’ouverture : 'Hells Bells'. Dès les premiers accords, il apparaît évident qu’Angus & Co. ont décidé de durcir le ton, et la voix métallique de Brian Johnson vient confirmer cette première impression. Le son AC/DC a changé, même si John 'Mutt' Lange est toujours à la production, et si les riffs concoctés par Angus et Malcom restent reconnaissables entre mille. Mais ces changements n’empêchent en rien cet album d’être un nouveau chef d’œuvre dans la discographie de nos kangourous favoris qui nous proposent ici 10 nouveaux joyaux.
Les titres puissants se taillent la part belle. 'Hells Bells' et son intro en arpèges, 'Shoot To Thrill' et 'What Do You Do For Money Honey', où Brian Johnson pousse sa voix à des hauteurs impressionnantes, se chargent de déblayer le terrain dès le début de l’album. Le rythme ne faiblira pas jusqu’à l’hymne bluesy 'Rock And Roll Ain’t Noise Pollution', ce dernier titre n’étant d’ailleurs pas le seul hymne de cet album. En effet, en dehors des trois premiers titres déjà cités, que dire du syncopé et incontournable 'Back In Black' ou l’appel à la débauche qu’est 'You Shook Me All Night Long' ? A ce sujet, il faut signaler que si Brian Johnson n’est pas moins obsédé par le sexe dit faible que Bon Scott, il fait preuve de moins de finesse dans ses textes pour nous faire partager ce penchant, et des titres tels que le rouleau compresseur 'Given The Dog A Bone' ou le heavy 'Let Me Put My Love Into You' sont de vrais pièces de délicate poésie à la gloire de la gente féminine… Enfin, il serait injuste de ne pas citer également le très rock’n’roll 'Have A Drink On Me' dont le titre fit l’objet de polémiques en raison des conditions du décès de Bon Scott, et 'Shake A Leg' aux accents de 'Walk All Over You' en plus métallique.
C’est donc à la surprise quasi-générale qu’AC/DC nous offre une œuvre aussi aboutie que "Highway To Hell", seulement un an après le décès de Bon Scott. L’intégration de Brian Johnson semble s’être faite rapidement et sans anicroche, même s'il y aura toujours quelques bougons pour dire que 'c’était mieux avant'. Dans tous les cas, cet album est et restera un album charnière incontournable pour tous les adeptes d’Angus Young et sa bande.