Premier album de Mystere Man, "Libérez nos consciences" vient saluer les 10 ans d'existence du groupe tourangeau et concrétiser une histoire à rebondissement, ayant notamment conduit le quartet original à se résumer au seul duo de ses fondateurs pour l'enregistrement de ce premier opus. Mixage des influences de ses deux protagonistes, la musique présente sur cet album associe un métal gentillet, caractérisé principalement par le jeu et les sonorités de guitares de Manu Lafargue, et des éléments progressifs, à priori issus de l'univers musical de Didier Vergneau.
Les quatre premiers titres de l'album sont structurés de la même manière : des rythmiques syncopées pour les parties instrumentales (un peu trop courtes à mon gré) et les couplets, tandis que les refrains reprennent des ingrédients un peu cliché des productions métalliques moyennes : batterie mécanique et guitare au son acéré, jouant ses doubles croches en accompagnement. Comme en plus le chant est … comment dire … calamiteux, sans personnalité et que la production faiblarde ne fait rien pour rehausser l'ensemble, l'envie de tourner la page au bout de quatre titres se fait très intense...
Et puis, "Battleman" déboule dans nos oreilles, et ces 8 minutes instrumentales vont enfin permettre au duo de sortir des ses schémas initiaux, et lâcher les chevaux pour notre plus grand bonheur. Variant les ambiances et les thèmes, Mystere Man nous dévoile sur ce titre un réel potentiel … progressif (eh oui, le mot est lâché), et qui me semble convenir beaucoup mieux à leurs ambitions que les plages précédentes.
Dans la continuité, les 3 derniers titres présentent un niveau bien plus intéressant (et ambitieux) que le début de l'album. Ainsi, les couplets de "Tenir Quand Même" évoqueront quelques bouts d'Ange, tandis que "Plus Tard" confirmera que Manu Larfague est capable de nous proposer beaucoup plus (et mieux) que ces sempiternels accompagnements de gratte façon Scorpions des années 80 sur guitares triangulaires, fléchi sur la jambe en avant avec flexion du genoux et accompagnement de la tête bien en rythme.
Au final, on retiendra de cet album sa deuxième partie, bien lancée par le superbe "Battleman", et qui me semblerait (en tant que client potentiel) être la voie à suivre pour trouver une écoute attentive au sein notamment du monde progressif... A condition toutefois de se doter d'un chanteur et d'une production dignes de ce nom.