Bonjour à tous ... Nous avons aujourd’hui à parler du Moyen Atlas, massif montagneux allongé sur quelque 350 km, du sud-ouest au nord-est du Maroc, situé entre le Rif et le Haut Atlas, et ... Pardon ? Ce n'est pas le sujet du jour ? ... de musique ? Ah, autant pour moi, une erreur de ... programmation matinale.
Reprenons. Donc, Little Atlas est un groupe américain de rock progressif, fondé en 1997 et qui a subi un gros remaniement de line-up après la sortie de son premier album ( ‘Neverwordly’ ) en 98, ne gardant que le chanteur/claviériste Steve Katsikas. Depuis, la composition du groupe est restée stable. Dès son origine, Little Atlas s’est orienté vers un style rock progressif dans lequel on retrouve des références à Yes ou Spock’s Beard.
Dans son dernier album, ‘Hollow’, le groupe a progressé dans ce domaine, en gardant un style plus proche des fondateurs du mouvement que des novateurs comme Ayreon ou Riverside. Ne cherchez pas les contrastes marqués entre rythmique lourde et claviers aériens, n’attendez pas de breaks acérés ou des solos étourdissants de virtuosité. Ici prévalent l’équilibre des instruments et l’harmonisation entre les différentes sections des morceaux.
Car Little Atlas est bien un groupe progressif, qui sait utiliser de nombreuses facettes propres au style: variations et enchaînement des thèmes, ouvertures parfois agréablement surprenantes vers des passages musicaux inattendus. J’en veux pour preuve par exemple l’évolution tout à fait intéressante de “Paranoiac”, commencée sur un rythme sautillant et s’épanouissant sur un final beaucoup plus sombre, mais toujours dans une coloration instrumentale très simple (entendez par là : éprouvée ) et bienvenue. Ou encore l’introduction d’un rythme reggae dans “Preying”, qui bascule sur un thème plus noir puis pour un solo de sax que Supertramp n’aurait pas désavoué. Ainsi si le groupe n’étale pas ses contrastes, il sait très bien les amener. Il utilise également une large palette de rythmes, de la ballade acoustique (“Contumacious”) aux sections plus rythmiques (“Symbiosis”), sans oublier le morceau d’envergure : “Silence”, le meilleur de l’album, admirablement varié avec sa très pertinente utilisation du sax, est un titre qui restera les excellents morceaux entendus cette année... et demeure le plus long fleuve du Maroc, de son vrai nom Oum Errabiaa, prenant sa source à 40 km de Khénifra, pour se jeter 600 km plus loin dans l’Atlantique à Azemmour...
Euh ... une erreur de page qui s’est glissée de façon impromptue dans mes notes. Veuillez m’excuser.
En définitive donc, même si ce groupe ne fait pas dans la démonstration technique ou instrumentale, il n’en reste pas moins que les musiciens sont tous en place et à leur place (peut être une petite limitation vocale du côté du chanteur qui manque un peu de puissance, mais ce n’est pas le style du groupe). Hollow est un très bon exemple de disque qui utilise des recettes qui pour n’être pas toutes neuves, montrent qu’elles peuvent encore être pertinentes et efficaces, produisant un album attachant et varié. Ne vous privez pas de ce plaisir !
La semaine prochaine, dans le cadre de notre cours d’histoire, nous nous pencherons sur la résolution des équations du neuvième degré. Bonsoir.