Avec presque 10 ans d'âge et un changement de la moitié de son line-up original, Soniq Circus nous arrive tout droit du monde du progressif mélancolique (pour ne pas dire dépressif) : j'ai nommé la Suède, pays au sujet duquel je ne ferai l'injure à personne de présenter ici les têtes de proue du mouvement. Avec ce premier album, le groupe mené par Marcus Enocsson nous propose toutefois un style plus dynamique et moins sombre que le cliché classique (et caricatural) des productions scandinaves.
Certes, on retrouve un chanteur aux accents mélancoliques, évoquant par moment les tonalités d'un Fruitcake, notamment dans les passages les plus calmes ("Revolution"), mais également capable de performances dignes d'un Axel Rose au meilleur de sa forme ("An Idiot").
Côté musique, le groupe nous propose un progressif évoluant sur une frontière assez improbable entre les 70's et du métal (gentil) à la sauce américaine et à la technicité garantie. Les seuls claviers autorisés sont analogiques et, bien soutenus par une basse très présente, assurent le côté rétro de la musique. Pour le reste, on sent que le groupe joue parfois avec le pied sur le frein, mais lâche les chevaux dès que possibles, à grands coups de riffs nerveux de guitare qui viennent rompre le côté tranquille des thèmes des différents titres. Ainsi, après une "Overture" métallique, "Welcome" se présente comme une chanson très "Guns n' Roses", terminée par un chorus puissant, malheureusement trop court.
Les plages suivantes, d'une durée moyenne de 8 minutes, permettent au groupe de développer un peu plus ses idées, et proposent toujours une alternance de parties tranquilles aux accents parfois zeppelinesques et de breaks métalliques. C'est d'ailleurs dans ces derniers que Soniq Circus se montre le plus convaincant, développant une puissance sonore qui ravira les métalleux qui jetteront une oreille sur cette galette.
Après 47 minutes de musique, que retenir de ce premier essai ? Tout d'abord que la Suède est un pays où les gens sont capables de proposer une musique un tantinet nerveuse ! … et plus sérieusement, que Soniq Circus nous livre un premier album plutôt prometteur, dans lequel les breaks et chorus puissants font oublier les quelques longueurs (langueurs ?) de certains passages plus calmes. Une piste pour l'avenir ?