Quelques mois après la sortie de leur premier opus, les membres du collectif nordique d'improvisation évoluant dans le space rock nous convie à partager la suite de leurs nombreuses sessions sous la forme d'un deuxième album officiel, bénéficiant à ce titre d'une finition et d'une production post-impros, au contraire des nombreuses heures de musique disponibles en téléchargement gratuit sur leur site.
Composé principalement de 2 longues suites, The Black Tomato reprend le flambeau là où le premier CD de "It's All About Delay" l'avait laissé. A de rares exceptions, exit les côtés trop planants de la deuxième partie de l'album précédent, et c'est de manière furieuse que la première partie de "Rumble" ouvre les hostilités, avec une guitare saturée et un batteur qui cogne sur ses fûts comme un malade. Le propos se calme ensuite, laissant la part belle à un côté plus expérimental, qui trouvera son aboutissement dans la complètement planante cinquième partie de cette première longue suite. Presque 40 minutes de passées, et l'overdose de style commence déjà à pointer le bout de son nez, caractère renforcé par une tonalité identique tout au long de ce première titre (il suffit de se concentrer un peu sur la ligne de basse pour s'en rendre compte).
"The Black Tomato" va ensuite dérouler ses 32 minutes dont on se demande pourquoi elles ont été divisées en trois parties, plutôt identiques tant sur le fond que dans la forme. Des rythmiques un peu plus syncopées, des enluminures de guitare et des sons de synthés spatiaux, le tout pour une uniformité globale de nature à décourager les plus patients. Bref, faute de variation, l'exercice d'écoute devient tout bonnement une épreuve, et la dernière plage, réalisée à nouveau dans la même tonalité que la suite précédente, ne fait hélas qu'enfoncer le clou, parvenant à mettre l'auditeur à bout de nerfs avant la fin de l'album.
Cette musique est à réserver à un public de spécialistes, voire même d'afficionados, et ne doit finalement être prise que ce pour quoi elle a été créée : de l'improvisation, permettant à ses membres de se faire plaisir lors des sessions de création. Pour l'auditeur destinataire de ce CD, c'est une autre histoire.
Ma note paraîtra sévère eu égard à la qualité technique des musiciens. Mais la musique, c'est également une affaire d'émotions, et en l'occurrence, c'est ici complètement raté. Quant à moi, je n'ose vous donner rendez-vous dans quelques mois pour la prochaine chronique d'O.S.C. … je passerai mon tour.