Alors qu’il a retrouvé sa place au sein de Danger Danger depuis 2004, c’est par sa carrière solo que Ted Poley occupe le devant de la scène, aucune production du groupe de FM américain n’étant sortie dans les bacs depuis sa reformation. Après un "Collateral Damage" (2006) intéressant, il n’est pas surprenant que ce nouvel album du frontman soit attendu au tournant par les amateurs de très bon hard FM habituellement proposé par Ted au sein de ses différents projets et participations.
Pour répondre à cette attente, JK Northrup a été recruté afin d'assurer les parties de guitares et de basse, mais aussi pour participer à la composition de plusieurs titres. Ce gage de qualité, ainsi qu’une production irréprochable, ne suffisent cependant pas à transcender cet album pour en faire une référence du genre. Oeuvrant dans un style Aor-Pop US, Poley et sa bande nous font passer un moment certes agréable, mais qui n’a rien d’inoubliable.
Tout n’est pourtant pas inintéressant et certains morceaux arrivent tout de même à sortir leur épingle du jeu. 'Waiting Line', 'Smile' et 'If I Can’t Change Your Heart (Let Me Blow Your Mind)' sont même d’excellentes pièces de Hard FM-Aor dynamique et aux refrains immédiatement mémorisables. La ballade mid-tempo 'Where It Ends' n’est pas sans rappeler le magnifique 'Don’t Walk Away' du premier album de Danger Danger et le très rock’n’roll 'Why Can’t We Pretend That It‘s Over' apporte une certaine bouffée de fraîcheur doublée d’un solo dynamique.
Malheureusement, le reste de l’album reste fade et sans ressort, laissant même une certaine sensation de tristesse malgré son titre. Même la prestation de JK Northrup est, à de rares exceptions, étouffée dans l’ensemble sans relief de cet album qui semble avoir été trop calibré commercialement pour lui permettre de garder un peu de spontanéité, ce qui l’aurait sans aucun doute dynamisé.
Si vous êtes adeptes du style, vous ne passerez donc pas un mauvais moment, mais c’est sans regret que vous passerez à autre chose de plus stimulant. Gageons cependant qu’il ne s’agit là que d’une faute de parcours et que Ted Poley nous proposera à nouveau un de ces albums dont il a le secret, que cela soit avec Danger Danger ou en solo.