Katagory V est un groupe américain fondé en 1999 à Salt Lake City. Le premier album de la formation voit le jour en 2001, suivi de deux autres productions, sorties respectivement en 2004 et 2006.
Toujours distribué par l’intermédiaire du label Nightmare Records, Hymns Of Dissension est donc le quatrième album. Le groupe affiche une relative stabilité depuis sa création autour des fondateurs Dustin Mitchell (basse) et Curtis Morell (guitares) en n'ayant connu qu’un seul changement de guitariste.
De nombreuses tournées et des participations à des festivals d’envergure, notamment le ProgPower Festival à Atlanta en 2002, avec entre autres Symphony X, ont permis à Katagory V de se forger une robuste expérience scénique. D’autant plus que les séances d’enregistrement en studio semblent également bien maîtrisées, avec trois albums au compteur en six ans. Fort de ces atouts, il paraît donc logique que le groupe aborde le cap du quatrième opus dans les meilleures conditions.
«Hymns Of Dissension» s’affiche comme un album oeuvrant dans un métal mélodique vigoureux et sans concession. Une atmosphère loyale, teintée d’entente et de complicité, apporte à Katagory V un intérêt évident. Car cette formation propose onze titres calibrés pour la scène. Coté production, les moyens ont été mis pour assurer un gros son, renforcé par un mixage carrément «live» en studio.
Les musiciens s’en donnent à cœur joie pour réjouir les oreilles de l’auditeur, avec en tête un duo basse/batterie redoutable de technique et d’efficacité, qui n’est pas sans rappeler la paire Harris-McBrain. Le tandem de six cordiste vient renforcer ce climat, en assénant des riffs en béton conjugués à des parties de guitares volubiles et inspirées. Quant au chanteur, il tire honorablement son épingle du jeu, en s’exécutant dans une joute vocale puissante dont la tessiture est proche de Bruce Dickinson et Rob Halford.
Mais les influences de ces groupes majeurs sont totalement contrôlées, et Katagory V ne fait absolument pas figure de pâle copie face à Iron Maiden ou Judas Priest.
C’est plutôt en s’inspirant de la puissance dégagée par ces références que la formation américaine s’épanouit au travers de ses compositions. La vigueur dont elles font preuve ne dissimule pas d'indiscutables efforts, notamment au niveau de la construction et des refrains. En effet, plusieurs écoutes s’imposent pour apprécier toute la teneur de chaque titre.
Leur structure repose sur un travail de fond porté par la section basse/batterie, qui assure des contre-temps et des cassures de rythme en apportant une teinte légèrement progressive. Les interventions percutantes et mélodiques des guitaristes renforcent davantage cette ambiance. Même la ballade entièrement acoustique «Can You Hear Them», interprétée avec finesse, procure de bonnes vibrations et met en exergue le talent incontestable du chanteur.
Avec « Hymns Of Dissension», Katagory V prouve qu’il est encore possible de se forger une identité musicale tout en restant proche de ses influences. La tâche n’est pourtant pas facile à relever, mais le groupe ne se repose pas sur ses lauriers et prouve par la même occasion que le travail et la ténacité finissent toujours par payer.