Composée d’anciens membres de groupes tels que Talisman, Midnight Sun, Lion’s Share et autres, The Poodles se présente comme une formation pleine d’expérience. Et c’est vrai que ces caniches suédois maîtrisent parfaitement leur sujet en nous proposant un cocktail oscillant entre le Hard FM, le Glam, et l’Aor d’un très haut niveau.
Tout est réuni pour faire de cet album un énorme succès commercial qui serait pour le moins mérité. La production est puissante et dynamique et les refrains vous hantent durant de longues heures après l’écoute de ces 12 titres. La liste des invités est prestigieuse avec Goran Edman, Mats Leven et Matti Alfonzetti qui co-produit également l’album avec Johan Lyander. Enfin, les musiciens, et il fallait s’en douter étant donnée leur expérience, forment un groupe d’une homogénéité au plus haut niveau, mettant leur technique sans faille au service des compositions pour insuffler à ces dernières l’efficacité ou l’émotion nécessaire au meilleur moment. Jakob Samuel sait parfaitement moduler sa voix chaude et se faire délicat quand nécessaire comme sur le superbe mid-tempo final 'Shine'. Ne cherchez pas de démonstration vocale à la Paul Sabu, même s’il sait faire preuve de puissance lorsque cela s’avère nécessaire. Même constat pour les soli de Pontus Norgren. Il est évident que la technique est là (le solo de 'Kiss Goodbye' en est la preuve), mais chaque intervention se fait dans l’intérêt du morceau et non pas dans le but de faire étalage d’une vitesse d’exécution inutile. Même le jeu de Christian Lundqvist derrière ses fûts est la parfaite illustration de cet état d’esprit général. D’une frappe lourde et tribale sur le titre d’ouverture 'Flesh And Bones' au jeu fin et discret de 'Shine', il fait preuve d’une variété de jeux toujours mise au service des compositions.
Venons en donc à ces dernières et à la jubilatoire première salve constituée par les 6 premiers titres. Impossible de reprendre son souffle entre la courte intro folk de 'Flesh And Bones' et la power-ballade 'We Are One' placée en septième position. Tout en gardant chacun leur identité, tous ces titres sont placés sur un modèle équivalent à base de structures basiques et efficaces, de refrains mémorisables et d’utilisation de chœurs fédérateurs et dynamiques. Et que cela soit 'Streets Of Fire' avec son riff à la Nightwish, 'Walk The Line' et ses intro et breaks dignes d’une bande originale, ou 'Reach For The Sky' et sa talk-box, il est difficile, voire impossible, de résister à ce tourbillon dynamique et positif. La power-ballade typiquement Aor scandinave 'We Are One' et le pop-Aor 'Without You' calment un peu le jeu pour nous permettre de reprendre notre souffle avant une deuxième salve de trois morceaux reprenant les mêmes bases que précédemment pour nous achever à grands coups de riffs punchy et de refrains à l’efficacité redoutable. Et il faudrait être un surhomme pour résister aux refrains de 'Heavens Closing In' ou de 'Kiss Goodbye'. C’est le mid-tempo 'Shine' qui vient clôturer ce festival pour nous permettre de retoucher terre en douceur alors qu’une seule envie nous obsède : relancer l’album tout de suite.
C’est donc à une référence du genre que nous avons affaire et il y a fort à parier que le titre d’album FM de l’année 2007 ne sera pas loin pour ce "Sweet Trade" que tous les amateurs de ce style attendaient depuis longtemps. Souhaitons maintenant que le succès commercial soit à la hauteur, car il serait mérité et cela ne peut pas faire de mal de voir un album estampillé Hard-Rock classé dans les charts de temps à autres.