«VII», successeur de «Chained» sorti en 2005, s’annonce donc logiquement, et avec une originalité toute relative dans le titre, comme le septième album d’At Vance. Quelques changements de personnel sont à signaler, notamment au chant et à la section rythmique. Le guitariste fondateur Olaf Lenk semble ainsi mener sa barque depuis la formation du groupe en 1998.
L’orientation déjà amorcée avec «Chained» se confirme sur cette nouvelle production. Les 10 titres proposés par At Vance s’orientent vers une alternance entre un speed métal typiquement d’outre-rhin et un hard rock mélodique frisant l’AOR. La production, fidèle au genre, apporte un son ample et actuel. De plus, quelques efforts ont été consentis sur les arrangements.
Cette alliance peut se révéler intéressante, à condition que les compositions fassent preuve de créativité et d’inspiration. Et c’est malheureusement là que le bât blesse. Même si le nouveau chanteur et le duo basse/batterie assurent honorablement dans leurs domaines respectifs, le pourtant talentueux guitariste se contente de plaquer des riffs coutumiers et mille fois entendus.
La construction des titres speed sort tout droit des années 80, dans une veine très proche de groupes comme «Tyrant» ou encore «Iron Angels» qui eux à l’époque, apportaient un souffle nouveau et vivifiant. Quant aux morceaux mélodiques, ils manquent singulièrement de relief. La simplicité a pris le pas sur l’originalité, qui sur le coup est partie en fumée.
Cependant, ces constatations plutôt pessimistes ne font pas de «VII» un mauvais album. Même si les compositions ne font pas preuve d’un quelconque éclair de génie, l’interprétation est sans faille et les soli d’Olaf Lenk sont toutefois de qualité, garants de sa marque de fabrique.
Le groupe semble en mal de cohérence, ce qui peut justifier le manque de vaillance probant émanant de cet album. Mais avec toute l’expérience et le potentiel de son fondateur, At Vance aurait pu s’épanouir dans une atmosphère plus entreprenante et moins stéréotypée. Tout porte à croire désormais que cette formation a décidé de tourner définitivement une page de son histoire. Les fans de la première heure peuvent ressentir de l’amertume, mais les amateurs de ce genre ne peuvent que se réjouir, car At Vance dispose de suffisamment d’atouts pour s’affirmer comme valeur sûre dans cette nouvelle voie maintenant toute tracée.