Cela fait déjà 3 ans qu’Aerosmith se forge une réputation en tournant à travers les Etats-Unis quand sort son premier album éponyme, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la pochette aux allures hippies n’est pas très révélatrice du contenu et des 8 titres qui le composent. Peut-être est-ce une des raisons qui expliquent le succès relativement discret de cette première offrande du gang de Boston qui sera d’ailleurs accusé à l’époque de n’être qu’une pâle copie des Stones, de part leur "chanteur charismatique à grande bouche" et leur "guitariste taciturne aux influences bluesy". Pourtant, si l’influence de la bande de Jagger et Richards ne peut-être exclue, Aerosmith possède déjà son propre style et certains titres de cet album font toujours partie des grands classiques du groupe.
En effet, difficile de ne pas s’arrêter sur l’incontournable 'Dream On', première ballade d’une longue série faisant partie intégrante de l’identité du groupe. De son intro au piano où Steven Tyler place quantité de trémolos, jusqu’à son final et sa montée en puissance, ce titre a depuis eu droit à de nombreux enregistrements live, avec orchestres et bandes sons de films et a même été utilisé en sample par certains artistes Rap et R’n’B. L’autre classique de cet album n’est ni plus ni moins que 'Mama Kin' et son riff percutant, repris par les Guns’n Roses sur "Lies". Steven Tyler est d’ailleurs tellement fier de ce titre qu’il s’en ai fait tatouer le titre sur son bras gauche !
Que dire des autres morceaux après de tels classiques ? Qu’ils donnent dans un registre blues et rock qui caractérise l’ensemble de l’œuvre d’Aerosmith et que seul le groovy 'One Way Street', du long de ses 7 minutes, sort de ce cadre. Mais il ne s’agit pas pour autant de mauvais morceaux. 'Movin’ Out' est un bon gros blues comme le groupe nous en proposera régulièrement tout au long de sa discographie, et la reprise du 'Walkin’ The Dog' de Rufus Thomas vaut également le déplacement. Les autres titres restent intéressants. Bien que plus classiques, 'Make It' et 'Write Me' donnent déjà une idée du style de Tyler & Co.
Si ce premier album n’est donc pas le meilleur du gang de Boston, il pose tout de même les bases du style auquel le groupe restera fidèle tout au long de sa carrière et surtout, il fait déjà preuve d’une maturité qu’il est très rare de trouver sur une première œuvre.