Les Suédois de Lion’s Share prêchent la bonne parole métallique depuis 1995 et cela faisait 6 ans qu’ils n’avaient pas offert de nouvel album en offrande. Si vous devez découvrir le groupe avec "Emotional Coma", préparez-vous à un voyage dans le temps vers les origines du heavy-metal.
Dès les premiers accords de 'Cult Of Denial', le son semble provenir des glorieuses années 80. Après une intro acoustique qui n’est pas sans rappeler celle du 'One' de Metallica, c’est sur un riff qui n’aurait pas dépareillé sur les premières productions des Four Hoursemen, que Patrik Johansson vient poser sa voix aux fortes intonations de Ronnie James Dio, le tout enrobé par un son crunchy et dynamisé par un refrain fédérateur. Difficile de faire mieux en matière de références, et cela dure comme cela tout au long des 11 titres de cet album.
Ainsi, le heavy-speed 'Toxication Rave' semble sorti des sessions de "Kill’em All", seule la voix différant de celle du sieur Hetfield. Cette voix qui nous impose également l’autre influence majeure du groupe, à savoir le Black Sabbath période Dio. En effet, c’est vers du heavy-doom du meilleur cru que nous entraînent 'Emotional Coma' ou 'Edge Of The Razor', alors que le doom s’intensifie sur 'Bloodstained Soil' et 'Sorcerers'. Mais Lion's Share est également capable d’accélérer le rythme, comme le prouve le très speed 'Clown Of Fate' et un 'Soultaker' aux relents heavy oscillant entre les meilleurs Dio et Judas Priest. Lars Chriss nous y sert d’ailleurs un solo qui semble tout droit sorti d’un duel dont K.K Downing et Glen Tipton ont le secret, ce qui prouve le niveau du bonhomme.
Enfin, il serait injuste de ne pas noter les deux excellents titres heavy que sont 'Trafficking' et 'Hatred’s My Fuel' sur lesquels votre nuque aura bien du mal à résister, secouée qu’elle sera par une rythmique légèrement syncopée, emmenée par Sampo Axelsson, excellent derrière sa basse tout au long de l’album, et surtout par le batteur de session Stefan Norgren dont la variété du jeu n’a d’équivalent que l’efficacité.
Vous l’aurez compris, les amateurs de nouveauté et d’originalité en seront pour leur frais à l’écoute de cet excellent "Emotional Coma". Par contre, tout ceux qui ont vu leur culture métallique se faire durant les années 70-80 n’auront qu’à se plonger dans ses 11 titres magnifiquement exécutés pour profiter d’un formidable bain de jouvence.