Groupe du New Jersey formé en 1995, Spider Rockets n’en est qu’à son 4ème album avec "Ever After". Ceux qui ne connaissent pas la discographie précédente de cette formation auront probablement tendance à penser qu’il s’agit d’un groupe d’expérience et donc proposant un hard rock d’un niveau nous mettant à l’abris d’erreurs réservées aux formations débutant leur carrière. Malheureusement, nous faisons fausse route et il ne s’agit pas là du seul reproche qui sera fait à cet album.
Commençons par la production. Si le son garage correspond bien au côté punk de la musique de Spider Rockets, le mix met le chant de Helena Cox tellement en avant qu’il en crée une barrière entre elle et le reste du groupe. Cela en devient même risible sur la majorité des chœurs masculins. La performance de la chanteuse n’ayant rien de transcendant, il devient alors difficile de se laisser porter par la plupart des titres. Pour couronner le tout, seule la caisse claire surnage dans cette bouillie sonore alors que le jeu de Dan Prestup est parfois hésitant.
La musique, quant à elle, ne réussit jamais à décoller. Seul le nerveux 'What I Want' et son chant aux passages rappés nous sort de la léthargie dans laquelle le reste de l’album nous entraîne. On reste pourtant loin de Rage Against The Machine auquel ce morceau pourrait se référer, la production privant ce titre de la puissance qu’il mériterait. 'Names' semble sorti des sessions d’enregistrement des premiers albums de Mötley Crüe, même si la voix de Helena Cox est parfois limite et le jeu de Johnny Nap n’a pas grand chose à voir avec celui de Mick Mars. L’autre titre à sortir du lot est la reprise du 'Helter Skelter' des Beatles, déjà repris par la bande de Nikki Sixx ou par U2 dans le passé. Il s’agit ici d’une véritable boucherie, mais dans le mauvais sens du terme. Même le son d’un kazoo digne des grands tubes de Patrick Sébastien nous y est infligé.
La suite de l'album reste basée sur le même modèle à base de rythmique lourde et de son crunchy où les parties de guitare sont aussi limitées que le chant. Seul Bones Hackett arrive relativement à surnager derrière sa basse à laquelle on se surprend parfois à se raccrocher. Heureusement, le calvaire prend fin après moins de 36 minutes et un dernier titre ('Whispers') qui finit de nous achever avec des changements de rythmes aléatoires et un son de vent semblant directement sortie d’un film amateur.
Il ne reste plus qu’à espérer que le reste de la discographie de Spider Rockets soit d’un meilleur niveau. En outre, il semblerait que le groupe ait une bonne réputation live, ce qui pourrait éventuellement permettre à leurs titres de prendre une autre dimension.