Fondé en 1995, Fuoriuso aura attendu 12 ans pour sortir son premier album, même si un Ep avait vu le jour en 2001. Ce groupe italien nous propose ici une oeuvre navigant entre sleaze, glam et punk, tout cela avec beaucoup d’énergie et soutenu par une très bonne production.
De ce fait, la première impression est plutôt bonne, même s’il paraît tout de suite évident que nous n’avons à faire, ni à des précurseurs, ni à des génies de leurs instruments respectifs. La section rythmique est impeccable, en particulier Rig, qui derrière sa batterie propulse la plupart des titres grâce à son jeu puissant et varié. Par contre, Holly ne possède pas le plus bel organe vocal du milieu, même si la voix est juste et sans accent (ce qui n’est pas si courant chez nos amis transalpins). Enfin, Van Toxic assure des riffs efficaces mais se fait très discret au niveau des soli qui sont rares et assez limités.
D’autre part, il semblerait que le groupe ait encore un peu de mal à trouver sa voie entre les styles qui l’inspirent. En effet, ses différentes influences ne sont mélangées au sein d’un même titre qu’à de rares exceptions concentrées en début d’album. Ainsi, après une intro au son d’un vieux vinyl des années 30, Fuoriuso enchaîne sur le meilleur titre de l’album, 'Sexy Teen (The Ecstasy)' qui nous renvoie au cœur des années 80, lorsque les groupes glams tels que Ratt, Mötley Crüe ou Tigertailz inondaient le marché hard-rock de l’époque. Ratt dont l’influence est encore plus présente sur 'Danger In The City', avant que 'F.T.W.', délicieuses initiales de Fuck The World, nous serve un parfait mélange de hard 80’s et de punk que Mötley Crüe n’aurait pas renié sur ses premiers albums.
Malheureusement, ce bel élan est brisé par 'My Sweet Witch', mid-tempo poussif qui peine à trouver son rythme de croisière et sur lequel Holly montre les limites de son chant. La suite, sans être mauvaise, nous propose un enchaînement de morceaux allant du fortement punkisant 'Are You Alright' à la ridicule reprise du premier titre 'Sexy Teen (The Dream)', proposé sous forme de ballade avec piano et arrangements orchestrés. Fuoriuso donne ici l’impression d’hésiter entre punk et hard, sans en réussir réellement le mariage. 'War' et ses expérimentations indus n’arrive pas à décoller, en particulier à cause d’un refrain aux trop fortes intonations de 'Anarchy In UK', alors que 'Love Desire' et 'Soud Guy' sont d’une grande banalité. Seul le néo-punk mélodique 'Decadence Dream' sort du lot.
Il serait cependant injuste d’accabler cet album qui est loin d’être désagréable et qui permet d’apercevoir un potentiel intéressant. Fuoriuso devra cependant réussir à mieux marier ses influences au sein d’un style plus personnel pour réussir à nous convaincre pleinement.