Année 2004, extrait d’une conversation entre Ronnie, amateur de Hard Rock Mélodique et Steve, amateur de Rock Progressif.
Steve : « …Au fait, t’as écouté ‘’A handful of earth’’ de SALVA ce nouveau groupe progressif suédois ?...
Ronnie : « Tu parles de ce trio dont le chanteur tient également la basse ? »
Steve : « Il s’appelle Per Malberg et il s’est aussi chargé des percussions, multicartes le Monsieur »
Ronnie : « Enfin, c’est plutôt un informaticien ton batteur, ça sent la programmation assistée ton affaire ! ». Quant à son chant, il ferait mieux d’éviter de trafiquer sa voix, comme sur « Never again » et son approche finale Pendragonienne, ce qui rend les couplets de ce titre lancinants au possible et comme sur « A thousand deaths » aussi d’ailleurs. Dommage, car il s’en sort plutôt pas mal la plupart du temps comme sur l’attaque mélodieuse du premier titre et les passages mélodiques qui parsèment « Trick of the Century ».
Steve : « Peut être, mais reconnais que l’orgue Hammond de Johan Lindqvist leur claviériste sonne parfois Deep Purple comme sur les deux premiers titres dont tu viens de parler, et admets aussi que leurs morceaux tintent occasionnellement comme Jethro Tull, comme sur le démarrage de « A thousand deaths » et certains thèmes de « Land of Obscurity ». Tu ne peux désavouer cet hommage aux Maîtres tout d’même !.
Ronnie : « Je ne me le permettrais pas, mais quel dommage de gâcher ces passages accrocheurs avec ces percussions d’une froideur digitale comme par exemple le refrain de « Never again » et de « Rain », certaines sections de « Land of Obscurity » et de « Faith versus Reason », l’orgue de « A thousand deaths » et les parties de gratte de « Faith versus Reason ».
Steve : « Attends, tu n’vas pas me dire que t’as pas craqué sur le final jazzy de « A thousand deaths » et celui au xylophone de « Gone », on dirait du Pendragon ! Ha Pendragon, on les retrouve aussi sur « Trick of the Century » ; quelles lignes mélodiques ! Et puis toi qui aimes le gros son qui tache, tu ne trouves pas qu’il y a du Ozzy dans certaines rythmiques vocales de « Rain » ? La guitare est pourtant heavy sur ce titre et sur certains passages de « Gone » mais aussi rugueuse sur le démarrage de « A thousand deaths », ça t’a pas marqué ? Le solo bien senti de « Land of Obscurity », la guitare sèche, le côté celtique et les chœurs de « Faith versus Reason » non plus ?
Ronnie : « Moi ce qui m’a surtout marqué c’est le côté vieillot de l’attaque qui suit les riffs du début de « A thousand deaths », on dirait le Magnum de « Kingdom of madness » t’as qu’a voir ! Et pour couronner le tout, le Rémy Bricka de service nous en remet une couche avec sa voix passée à l’ordinateur ! J’ai pas aimé non plus le côté alambiqué à outrance de « Faith versus Reason » : un peu ça va, mais là, on s’y perd ! C’est dommage car le piano sait se faire sensible sur ce titre. On pense à ton cher Camel parfois.
Steve : « Et la seconde partie de « Gone » ? »
Ronnie : « Ha là, OK, je m’incline, c’est du tout bon, mais c’est un peu la fin du disque quand même !... Il était temps !... ».
Steve : « T’es trop difficile mon pauvre Ronnie !... Bon, sans rancune, faut que j’te laisse, j’vais me réécouter Aqualung ».
Ronnie : « Difficile ?... Au contraire, avec moi c’est simple, moins c’est bigarré, mieux c’est ! J’ai décidément du mal avec le mélange des genres. Salva, c’est à la fois du Rock Symphonique, du Folk, du Jazz et tout ça enrubanné avec du Bolduc Néo-Prog ! Si t’arrives à y comprendre quelque chose, ben pas moi !... Bon allez salut...».
Le Cross-over Prog de SALVA déroutera donc les rockers classiques, ces derniers se perdront à l’écoute de cet album. Quant à ceux que cet inextricable mélange des genres ne rebuterait pas, cette bizarre galette pourrait les séduire.